Vivre loin de sa terre natale est le lot de beaucoup de personnes.
Un jour, Kalouaz reçoit une lettre : "A l'intérieur, trois photos et un dicton touareg que je cite de mémoire : Le premier est fort comme la vie, le second est bon comme la nuit, le troisième est sucré comme l'amour. Ce dicton fêtait ainsi les trois thés quotidiens de la tradition." Recevoir des nouvelles de sa terre natale le renvoie à de nombreuses interrogations et émotions. Il se demande qui peut vouloir l'emmener sur la terre de ses parents pour retrouver ses souvenirs d'enfance. Il prend un billet pour l'Algérie et il part en Tassili : "Le désert ne nous invite pas impunément, sans nécessité." Nous partons donc en randonnée avec Kalouaz pour un très beau voyage.

Le deuxième texte du recueil est un bel hommage à sa mère et à l'existence en France de ses parents qui ont quitté l'Algérie car ils avaient perdu leurs deux premiers enfants : "Sans votre exil, nous serions devenus des mouflets morveux allant pieds nus sur la latérite du village de notre père, n'ayant appris que quelques bribes de connaissances, à peine de quoi rester dignes, mais sans jamais sortir de votre condition d'indigents. En ce pays où dit-on, la jeunesse tient les murs, aurions-nous pu échapper à la fatalité ?" Kalouaz soulève de nombreuses problématiques de la pauvreté et de l'exil. Un thème que l'on retrouvera dans le roman qui paraîtra en octobre 2011 aux Editions du Rouergue, Une étoile aux cheveux noirs, où sa mère jouera un rôle essentiel.

La troisième partie du recueil parle de l'amour, du désir, de l'absence avec la douceur que l'on retrouve dans le troisième thé. Nous buvons les mots délicats de Kalouaz qui sait si bien évoquer les sentiments humains avec une prose poétique qu'il maitrise parfaitement :
"Le premier verre, doux comme tes yeux,
le second apaisant comme ton pas,
le troisième, sucré comme l'amour."
Dans d'autres proverbes,
"il se dit que le premier verre est aussi amer que la vie.
Sans amertume, je voulais ramener
un peu de poussières sur nos talons,
des bouffées de parfums de tamaris,
de mimosas,
et simplement reparler d'une histoire
impossible à oublier, des mots à la volée,
se frayant un chemin à travers les souvenirs."