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Ahmed KALOUAZ


Un maquisard dans la cité



Bruno vit dans un immeuble de la « Cité d’or ». L’appartement de ses parents est déclaré « habitat indigne » par les services sociaux. Une dame élégante est venue chez nous avec un cartable en cuir et une belle coiffure. C'était une inspectrice de salubrité, un métier dont je n'avais jamais entendu parler. Elle a fait le tour de l'appartement, posé gentiment des questions, noté des choses dans un cahier à spirale, avant de décréter que, en fait, on vivait dans un « taudis ».

Le lendemain, Bruno va chercher dans le dictionnaire la signification de ce mot et il est révolté car sa mère s’est toujours appliquée à rendre propre leur appartement. « Il faut croire que notre appartement est devenu le terrain de jeu préféré des spécialistes en bâtiments pourris. » Bruno va enrichir son vocabulaire de tous les synonymes du mot taudis.

Puis la procédure continue et on leur parle de relogement, de placement pour Bruno car il y a des risques pour sa santé… Il part chez le grand-père de son ami Kevin pour les vacances d’avril et va découvrir l’existence de l’abbé Pierre et de la résistance dans le Vercors au moment de la guerre de 39-45. Bruno réalise le rôle joué par ces hommes courageux et il se dit que lui aussi doit entrer en résistance. Il n’admet pas d’être humilié pour le seul fait d’être pauvre.

Ahmed Kalouaz a eu l’idée de ce roman quand il a vu un reportage à la télévision sur « l’habitat indigne ». Il aborde ce sujet avec beaucoup de délicatesse, de poésie et d’humanité. Il donne la parole à un jeune garçon qui va découvrir l’horreur et l’hypocrisie du monde des adultes. La langue joue un rôle important dans ce roman. L’écriture est fluide et entraînante.
Le rappel de l’histoire de la Résistance montre bien le rôle des aînés lors de la dernière guerre et l’importance du courage et de la résistance face à une situation dramatique.

Malgré le thème douloureux qui est traité dans ce texte, l’espoir face à l’injustice, la mobilisation et la solidarité montrent que rien n’est jamais perdu. Dans la situation actuelle où les riches s’enrichissent de plus en plus, où les travailleurs sont méprisés, où la pauvreté gagne du terrain chaque jour Un maquisard dans la cité est un excellent roman à faire lire par des adolescents pour les encourager à donner du sens à leur vie : « Résister voulait dire refuser de vivre avec les rats, ou comme des rats, entassés dans des cités sordides. Et même, si à ce moment, je me sentis bien seul, cela suffit à me donner du courage pour la suite. »

Brigitte Aubonnet 
(04/08/09)    



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Jeunesse








Seuil Jeunesse
80 pages - 7 €

à partir de 11 ans





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Ahmed Kalouaz