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Gérard GLATT


Gailland, père et fils


Chris, cinquante ans, cloué sur un fauteuil roulant, vit seul dans une maison savoyarde dont la terrasse donne sur les Aravis. Seul depuis la mort de ses parents : sa mère en 2012 et son père en 2015. Dans le fauteuil roulant depuis l’accident de voiture de 1990.

Le jour où commence ce roman, le 5 mai 2018, Chris est confronté à un événement qui va l’obliger à remonter dans le passé, jusqu’à l’accident, aux jours qui ont suivi, à la peur et aux espoirs des parents, à la relation qui s’est construite avec son père de 1990 à 2015, une relation de grande affection mutuelle, mais aussi de secrets et de mystères.

Chris a installé une longue-vue sur sa terrasse, un bijou de puissance et de précision qu’il s’est offert il y a trois ans. Il travaille comme correcteur pour plusieurs maisons d’éditions et après deux ou trois heures le nez dans un tapuscrit, il a besoin de s’évader. La longue-vue lui permet de belles balades parmi les montagnes, et l’observation des bouquetins, des rapaces et même des troupeaux de touristes qui grimpent le mont Blanc.
Mais ce matin-là, quand il est allé jeter un premier coup d’œil dans la lunette, la surprise était de taille. « Dans le cercle de l'oculaire, au milieu de la fissure qui faisait suite à la crête des Verts — une fissure rocheuse d'une trentaine de mètres […] —, le corps d'un homme, inerte, suspendu au-dessus du vide, retenu par une corde nouée à la taille. Un corps plié en deux, dans l'allure de ces lapins dont le boucher brise la colonne pour éviter qu'ils ne prennent trop de place dans le cabas de la cliente. »

À peine a-t-il découvert ce corps pendu dans la fissure qu’il a aussitôt appelé Martin Gagne, un commissaire de police de Lyon qui passe ses vacances dans une maison voisine. Et tout s’est rapidement enchaîné, le coup de fil à la gendarmerie, la mise en route des secours, la descente du cadavre…

Une fois la victime identifiée, le commissaire apprend à Chris qu’il s’agit de Tanz et qu’il a été assassiné. Sa mort ne peut pas être accidentelle…

Cette nouvelle nous ramène près de trente ans en arrière, au moment de l’accident de 1990. « Ils étaient six copains : quatre garçons et deux filles. Tous les six du même âge. Tous les six du même coin. Ils avaient grandi ensemble, même collège, même lycée. Ils terminaient leurs universités. Tous les six en même temps. » Ce jour de juillet 1990, ils sont montés tous les six dans la 205. Tanz, Carol et Chris à l’arrière. Hélène, Marc et Xavier devant. La mère de Chris a essayé de dissuader son fils mais les jeunes avaient trop envie de bouger, de s’amuser.
C’est au retour, après avoir beaucoup bu, Xavier comme les autres, que la voiture, dans une descente trop rapide, a tapé la falaise. Tous en sont sortis indemnes, sauf Chris sérieusement touché à la colonne vertébrale, hospitalisé dans le coma, puis condamné au fauteuil roulant.

C’est essentiellement la relation entre les Gailland, père et fils que le roman présente, alternant les points de vue grâce aux carnets que le père a commencé à rédiger à l’hôpital où il a veillé son fils jusqu’à sa sortie du coma.

Jusqu’où l’amour d’un père peut-il aller ? Comment choisir entre la vengeance et le pardon ? Chris revoit les étranges déplacements de son père. Ils ont déménagé à Cancale, près de Saint-Malo avant de revenir quelques années plus tard en Savoie. Pourquoi ?

Et maintenant que son père est mort depuis trois ans, qu’est-il arrivé à Tanz ? Qui pouvait lui en vouloir au point de le tuer ?

Une fois encore, comme dans certains de ses précédents livres, Gérard Glatt donne à son roman des allures de polar. Plusieurs morts violentes, un commissaire de police, des enquêtes, des secrets, du suspense et beaucoup de mystères… Roman noir, roman d’amour filial, mais aussi roman sur la beauté des montagnes savoyardes et des côtes bretonnes, autant de raisons de suivre à nouveau l’auteur qui sait si bien nous faire voyager dans le temps, dans l’espace et au plus profond de la nature humaine.

Serge Cabrol 
(25/05/21)    



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Lectures








Presses de la Cité

Terres de France
(Mai 2021)
400 pages - 20 €













Gérard Glatt, né en 1944, se consacre maintenant entièrement à l'écriture. Il a publié deux recueils de contes basques et signe ici son quatorzième roman.


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Gérard Glatt



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