Les mots de Kalouaz se côtoient et s’allient pour dire la solitude, la nature, la Bretagne, la mer, les parents, l’absence de la sœur, le passé, l’enfance… Nous retrouvons les thèmes de Kalouaz qui parle du monde avec douceur mais évoque aussi sa cruauté :
« Je savais pourtant aux lisières des faubourgs,
un jardin des supplices qui s’appelle Dachau,
d’où partirent nus pieds au long des nuits,
des jours, des milliers d’hommes à l’abattoir.
[…]
Ma solitude n’est rien qu’une peur sans raison,
un sentiment bénin, un chagrin dérisoire,
un flocon dans l’Histoire
qui a mis tout un monde à genoux. »

Ses mots s’articulent autour de l’enfance, du rapport aux parents, de l’amour, de la mort pour murmurer :
« Ce qui manque à la vie ?
Un peu de ces instants,
une horloge qui suspend le temps
secrètement,
pour que l’encre fraîche sèche,
dans les regards,
et le secret des âmes. »

Nous retrouvons avec plaisir l’écriture de Kalouaz qui exprime les couleurs et les douleurs de la vie mais aussi ses bonheurs et ses tendresses. Nous nous laissons porter par les images créées comme par des vagues qui nous emporteraient dans le ressac puisque la mer accompagne souvent les poèmes de Kalouaz :
« Après les grandes marées,
les grandes douleurs,
imaginer un beau regard peut-être,
pour des yeux aimants, un sourire comme
une fenêtre ouverte vers le ciel. »

Un bonheur de lecture avec la poésie de Kalouaz qui telle une brise d’été dépose en nous sérénité et émotions.

Brigitte Aubonnet 
(19/03/15)    

En couverture, une peinture de Jacques Barthélémy