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Mercedes DEAMBROSIS
Rien de bien grave
Mercedes Deambrosis met en scène, comme elle l’a déjà si bien fait, un personnage féminin. « Elle » revient du marché, elle s’occupe de sa maison, elle prépare le repas, elle répond au téléphone, elle pense à ses enfants, à son mari, elle fait dix mille choses en même temps, elle s’occupe du quotidien alors qu’un drame se passe tout près d’elle. C’est à peine si cela la perturbe dans l’organisation de sa maison.
L’écriture met en valeur l’envahissement des tâches du quotidien, le morcellement d’une journée où cette femme est toujours interrompue quand elle commence quelque chose. Elle est dévorée par ce qu’elle a à faire pour les autres.
« Elle » reste sans prénom, « Elle » perd son identité, « Elle » s’englue dans les tâches répétitives qui emplissent son temps de riens qui deviennent essentiels mais peut-être donne un sens à sa vie : « Elle hoche la tête en remettant un peu d’ordre autour du téléphone, c’est triste de vieillir, enfin il y en a qui n’ont même pas la chance d’arriver jusque-là. C’est la vie… Le pain doit être cuit maintenant, je vais ajouter les œufs et préparer le poulet. »
« Elle » reste dans l’illusion d’être utile et passe peut-être à côté de l’essentiel.
Les dessins de Renaud Buénerd mettent en évidence la prison que peut représenter ce quotidien qui rend hermétique au monde qui nous entoure et aux drames qui se passent même s’ils sont très proches de nous.
Brigitte Aubonnet
(23/01/10)
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Lectures
Ed. du Chemin de Fer
60 pages - 12,50 €
Illustrations
de Renaud Buénerd
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entretien
avec
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et
Marie-Hélène Lafon
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