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Olivier Truc nous annonce dans son « avertissement » du début, qu’il s’agit bien d’un roman avec des personnages inventés mais nous en déduisons que cet écrivain (journaliste, correspondant de presse et documentaliste !) est bien allé sur place et ainsi a pu mêler réalité historique et roman. Il précise également à propos de Karachi : « Capitale économique du pays, principal port du Pakistan, porte d’entrée du commerce avec l’Afghanistan, groupes islamistes, gangs criminels et tueurs à gages des partis politiques s’y croisent aux côtés de personnes étonnantes, femmes et hommes lumineux, qui par millions vivent avec un euro par jour. » À Karachi, lors d’un attentat à la bombe en 2002, onze ingénieurs français venant de la base de Cherbourg, avaient trouvé la mort et d’autres avaient été blessés. Un mystère planait toujours à propos d’un « oubli » d’informations, voire de communications. Ce qui, on le suppose, pouvait indiquer que des raisons politico -stratégiques, étaient à l’origine de ce flou ! Or, un jeune journaliste, Jef Kerral, proche de l’un des rescapés, décide de comprendre ce qui a pu être masqué, ou peut-être même effacé, dans cette affaire. Et ce, juste avant la commémoration officielle des vingt ans de l’attentat. Tout en se doutant de ce que pense Marc, le père de son ami : « S’il était silencieux à propos de l’attentat, Marc ne pouvait dissimuler le lien de haine et d’amour qui le liait au Pakistan. Il ne tirait aucune gloire d’avoir été victime d’un attentat commis à des milliers de kilomètres de là, par des hommes invisibles dans un combat qui n’était pas le sien. » Le roman se passe en 2022, et un nouvel attentat vient d’avoir lieu : « attentat-suicide devant une école de filles à l’heure où elles sortaient de classe, le journal parlait d’une recrudescence des menaces liées au retour des talibans au pouvoir en Afghanistan, qui pourraient tenter de déstabiliser le Pakistan voisin. » L’histoire est forte, prenante, dans la narration des évènements comme dans la description des caractères, des situations, et même dans une forme de suspense présente en filigrane ! Et puis, l’on retrouve aussi toute la finesse, avec ses nuances et ses complexités, de la pensée de l’auteur, qui continue de nous faire apprécier les facettes de son talent d’écrivain, et de narrateur. En guise de conclusion et à propos justement de littérature : « Il se souvint d’une discussion avec Jef il y avait deux ou trois ans. Il lui avait dit que la littérature pouvait prendre le relais du journalisme parfois. Là où une enquête pouvait buter sur l’incapacité d’apporter des preuves pour faire éclater la vérité, la littérature pouvait s’en affranchir et permettre de panser des plaies, de punir les coupables, d’apporter une forme de justice virtuelle, faute de justice des hommes. » Anne-Marie Boisson (18/01/23) |
Sommaire Noir & polar ![]() Métailié Noir (Octobre 2022) 272 pages - 22 € Version numérique 14,99 €
Découvrir sur notre site d'autres romans du même auteur : Le dernier Lapon Le détroit du Loup La Montagne rouge Les chiens de Pasvik ![]() |
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