Retour à l'accueil du site | ||||||||
Poète et dessinateur, Jean-Jacques Marimbert nous offre ici un recueil ouvert à tous les arts et l’affirme dès le premier poème comme un préambule, véritable déclaration d’amour à toutes les formes artistiques. Douze dessins accompagnent les poèmes, douze reproductions de sculptures (statue, totem, fresque, bas-relief…) et même d’une photo – cette petite fille dont l’air grave et le regard sombre ont été captés par Dorothea Lange aux États-Unis en 1936 – intitulée Damaged child. L’auteur est sensible aux souffrances des enfants, ici ou ailleurs, n’oublions pas qu’il est médecin et qu’il a travaillé pour MSF auprès de réfugiés éthiopiens en Somalie. Depuis, hélas, les conflits ne cessent de se multiplier partout dans le monde. Ces douze dessins montrent que l’auteur a un coup de crayon très affiné et très expressif pour constituer son « musée imaginaire » comme il l’indique en fin d’ouvrage. Au fil des pages, la danse se mêle au théâtre, le bois à la pierre ou au marbre de Carrare, on entend la trompette de Chet Baker, on croise Shakespeare, Dante et Don Quichotte, et on voyage aussi, dans le temps et dans l’espace, de l’antiquité égyptienne à nos jours, en Espagne, en Afrique, en Chine et ailleurs, partout où l’amour et le désamour ont pu laisser des traces. Parce que l’amour, bien sûr, est omniprésent dans ce recueil, entre le je et le tu auquel s’adresse le poète. « Aimer n’est jamais vain », dit-il, mais parfois douloureux. Souvenirs amers, besoin de consolation, mais espoir aussi. « Nous irons à Venise une autre fois, tu le sais. » « Tout est possible, tu sais, tout ». En alternance avec les œuvres d’art, le poète évoque aussi tous les éléments naturels, le jour, la nuit, le soleil, le vent, les nuages, la pluie, les arbres et les oiseaux qui habillent le monde de leurs mouvements, leurs voix, leur présence pour combler le silence et l’absence. Le voyage réside aussi dans l’atmosphère du port quand se profile le désir de partir. Là-bas, le phare Les bâtisses brillent, le ciel ondule. Assis sur L’art, l’amour, le voyage, le souvenir et l’espoir, le désir et la douleur, c’est tout cela qu’on découvre et qu’on ressent dans ce recueil généreux, riche d’images et d’émotions, qu’on a plaisir à lire, relire, feuilleter et dont certains passages nous suivent et nous obsèdent bien après avoir fermé l’ouvrage. Une poésie belle et sensible, offerte à tous, et qu’on peut même conseiller à ceux qui n’ont pas l’habitude de lire de la poésie. Ici, la porte est ouverte et la table bien garnie. Serge Cabrol |
sommaire Poésie Le chat polaire 86 pages - 12 €
Bio-bibliographie de l'auteur sur CRL Midi-Pyrénées Découvrir sur notre site des livres du même auteur pour la jeunesse : Nuria la nomade Hubert le chameau |
||||||