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Dès les premières pages, le narrateur est confronté à la mort de son frère à l’issue d’un parcours chaotique. L’alcool et la drogue n’ont pas suffi à atténuer ses souffrances, son rapport difficile au monde et à la vie qu’il évoquait dans des carnets où il notait toutes sortes de pensées. Le narrateur culpabilise de ne pas avoir su ou pu lui parler. Dans la chambre de son frère, il trouve un carton avec tous les carnets. Le roman alterne alors les extraits des carnets et les souvenirs d’enfance du narrateur parce que les « problèmes » du frère ont commencé très tôt. La mère l’emmène consulter toutes sortes de spécialistes, sans jamais obtenir les résultats espérés. Pour elle, c’est un problème médical, elle veut le « soigner », le « guérir ». On découvre peu à peu le fonctionnement complexe de cette famille construite avec ses drames comme le décès à quelques mois d’un enfant trisomique avant la naissance du narrateur et le mal-être de son frère qui a l’impression d’être né pour le remplacer. « Ça fait bizarre d’être né pour remplacer un mort. » Il y a des scènes très belles de complicité entre les deux frères mais elles ne durent jamais longtemps et chacun retourne à son quotidien, sans qu’une vraie communication ait pu s’installer. « Par instants, son regard se perdait, il ne répondait pas à mes questions, il se contentait de sourire, T’inquiète mec, tout va bien. » Après La maladroite et L'administrateur provisoire, Alexandre Seurat réussit encore un roman très fort, plein d’émotions, de violence et de tendresse, avec toujours cette réflexion sur la responsabilité et la culpabilité, individuelles et collectives, qui fait écho à cette phrase de Sartre : « On est responsable de ce qu’on n’essaie pas d’empêcher ». Mais essayer ne permet pas toujours d’y parvenir. Et la culpabilité persiste…Serge Cabrol |
Sommaire Lectures Rouergue (Août 2019) 144 pages - 17,50 €
Découvrir sur notre site la premier roman d'Alexandre Seurat : La maladroite L'administrateur provisoire |
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