Dans Lapidation, Gaspare Castruccio, vice-commissaire de la police anti-criminelle de Rome, est confronté à un tueur très particulier, qui assassine des hommes (un prêtre, un séminariste…) dans des églises romaines avec un sens de la mise en scène monstrueusement artistique.
Le policier mène son enquête au milieu de sérieuses turbulences : sa femme ne le supporte plus, il rencontre Angelina dont il s’éprend au point de l’impliquer dans sa traque et on lui a adjoint une spécialiste du profil psychologique des meurtriers qui ne le lâche pas d’une semelle…

Alain Absire réussit là un portrait convaincant de policier à visage humain qu’il serait intéressant de retrouver dans d’autres aventures. Pour ce qui est de celle-ci, l’auteur nous fait partager pour la troisième fois sa passion pour l’Italie (Alessandro se déroulait à Florence, Les noces fatales à Naples) et nous vivons au cœur de Rome le croisement de plusieurs destins, alourdis par la faute et la culpabilité, animés par le désir de rachat ou de vengeance, tout à fait dans la continuité de l’œuvre d’Alain Absire qui démêle l’inextricable écheveau de ces sentiments complexes depuis plus de vingt ans et vingt livres, des livres de formes très différentes mais avec toujours le même souci d’entraîner son lecteur dans le tourbillon de la passion (amour et souffrance) au fil d’une superbe écriture vive et captivante.

Serge Cabrol