Un roman complètement déjanté, à l’image de l’héroïne et narratrice Armande, alias Emma. Une gamine pleine d’imagination (trop même) qui n’a peur de rien, et qui agit plus vite qu’elle ne réfléchit. Donc impulsive et désagréable, ça ne commençait pas très bien. Mais la suite devient plus intéressante car la réalité va rattraper Emma.

Emma et sa mère passent une semaine en hôtel-club à La Réunion. Selon Emma, « les pires vacances de sa vie ». Le club ados, « de la torture ». Alors pour y échapper, elle filme, pour les dénoncer, les conditions de travail des employés de l’hôtel. Mais son enquête la confronte à des situations qu’elle interprète trop vite et qui la font frôler la catastrophe. Elle a bon cœur, est courageuse mais parfois une cervelle de moineau. Son coéquipier est un jeune homme plus posé, plus réfléchi et qui ne manque pas de courage également. C’est Sullivan, il se déplace en fauteuil roulant, et prend plaisir à la vie trépidante dans laquelle Emma l’entraîne.

La structure du roman est pleine de fantaisie : on trouve des pages de journal, des nuages de mots, des synopsis de film, des pense-bêtes, des faux passeports.

L’intérêt du roman c’est de montrer que les bons sentiments ne suffisent pas pour sauver le monde, qu’il ne faut pas se fier aux apparences, que parfois ceux qu’on croyait être les « méchants » ne le sont pas. Peut-être est-ce cela grandir ?

Nadine Dutier 
(08/06/23)