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Dans son premier roman, Le juste milieu, Annabel Lyon donnait la parole à Aristote, précepteur du futur Alexandre le grand. L’auteur change cette fois-ci de point de vue et la narratrice est maintenant Pythias, la fille d’Aristote. Au début du roman, Pythias a une douzaine d’années. Sa mère est morte lorsqu’elle avait trois ans. Aristote a pris pour compagne une de ses esclaves, Herpylis, dont il a eu un fils, Nicomaque, qui a maintenant cinq ans. Annabel Lyon décrit d’une plume alerte la vie familiale, le quotidien au IVe siècle avant J.-C., le rapport aux esclaves et aux divinités. Pythias est très proche de son père. Elle a appris à lire, assiste en cachette aux symposiums et intervient parfois devant les amis d’Aristote, ce qui n’est pas vu d’un bon œil par tout le monde. L’arrivée de Jason, le fils d’un cousin éloigné, trouble la vie de la famille. Aristote l’accueille comme un fils et le surnomme Myrmex (Petite Fourmi). La relation entre Pythias et ce nouveau « frère » est complexe, mêlant la violence à l’affection. Lorsqu’elle a seize ans et qu’elle voit Myrmex se baigner dans un étang, son corps ne la laisse pas indifférente. Le départ d’Athènes sous une pluie de cailloux est une scène douloureuse. La ferme qu’Aristote a laissée en Macédoine n’a pas été entretenue. L’installation est compliquée mais le philosophe continue à faire preuve d’énergie. Il lit, il nage, il étudie, il aime Herpylis et s’extasie devant l’intelligence de Pythias. C’est après la mort d’Aristote que la vie devient très difficile pour sa fille. Le philosophe a laissé un testament précisant que Pythias doit épouser Nicanor, un cousin qui a quarante-quatre ans, parti guerroyer avec Alexandre et qu’on n’a pas revu depuis douze ans. Est-il encore en vie ? Pythias souhaite qu’il soit mort… Mais si c’est le cas, le testament indique que c’est Euphranor, un jeune officier, que Pythias doit épouser. Pour le moment, la jeune fille n’a aucune envie de se marier. Elle pense toujours à Myrmex. Où est-il passé ? Il s’est enfui avec l’argent et les réserves. Reviendra-t-il ? Annabel Lyon nous fait partager au plus près l’existence d’une femme qui refuse les conventions et défend farouchement le droit de penser par elle-même, une indépendance d’esprit dont le prix est exorbitant dans cette époque de soumission et de respect des traditions qui nie jusqu’à l’existence d’une conscience féminine. Un roman aussi passionnant qu’émouvant. Serge Cabrol (02/10/14) |
Sommaire Lectures La Table Ronde Quai Voltaire (Août 2014) 336 pages - 21 € Traduit de l'anglais (Canada) par David Fauquemberg
visiter le blog de l'auteur http://annabellyon. blogspot.com Découvrir sur notre site le premier roman du même auteur : Le juste miieu |
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