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Iain PEARS

Le Cercle de la Croix



Le Cercle de la Croix, comme le titre semble le prétendre, n’est pas un roman ésotérique ou initiatique, même s’il emprunte au XVIIème siècle certaines croyances au pouvoir des sorcières et des devins. C’est un roman historique qui se situe à Oxford, entre 1660-1663, époque importante pour le royaume d’Angleterre qui voit le rétablissement de la monarchie après la domination républicaine de Cromwell.

Le livre se divise en quatre parties correspondant chacune à quatre narrateurs différents : Da Cola, un médecin d’origine vénitienne venu à Oxford pour approfondir les techniques de son art ; Jack Prescott, noble ruiné et fils d’un royaliste accusé de trahison ; Wallis, un cryptographe retors et paranoïaque, obsédé par le complot "papiste"  ; Wood, historien dilettante cherchant à éclaircir de vieux papiers ayant appartenus aux trois personnages précédents.

Entre ces quatre narrateurs, une même histoire : celle de Sarah Blundy, une jeune servante accusée d’avoir empoisonné Robert Grove, un éminent professeur d’Oxford, et condamnée à la pendaison. Mais Sarah a-t-elle vraiment tué Grove, comme le prétendent les juges ? Et ce Da Cola, est-il seulement médecin ou n’a-t-il pas quitté Rome pour une mission plus importante ?

A travers cette trame policière, Iain Pears déroule une intrigue foisonnante sur plus de six cents pages, jouant des changements de points de vue pour promener son lecteur dans une Angleterre où médecins et charlatans se côtoient, où les papistes et les anglicans ne sont pas ceux que l’on croit, où la Bible reste la référence exclusive du peuple comme des hommes de science. Du reste, en cette époque troublée où on croit encore à la venue d’un sauveur, les faux prophètes pullulent, mais il en est peut-être qui sont plus vrais que d’autres…

En fait, Le Cercle de la Croix est bien plus qu’un simple roman historique : c’est une réflexion sur la recherche de la vérité, recherche qui peut mener aussi bien à la folie qu’à la découverte ultime de l’amour sous les traits de la belle Sarah, que la bêtise des hommes condamne à la potence comme un certain Jésus sur la croix seize siècles plus tôt…

Traduit en France et paru en 1998, Le Cercle de la Croix a souvent été comparé à certains romans d’Umberto Eco, en raison de sa grande érudition et de l’humanisme dont il procède. Cependant, à la différence d’Umberto Eco qui a parfois tendance à étouffer son lecteur sous la profusion de connaissances, Iain Pears manie l’érudition par petites touches et toujours à travers le point de vue de ses personnages. Certes, on se perd parfois un peu dans les méandres de la politique anglaise, mais la voix des personnages force l’empathie et, comme Wood ou Prescott, nous recherchons la vérité, inlassablement.

Pascal Hérault 
(03/08/09)    

Pour visiter le blog de Pascal Hérault : http://pascalherault.blogspot.com



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Editions Belfond
et
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Traduit de l'anglais par
Georges-Michel Sarotte





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