Festival
Pippo Delbono


au Théâtre du Rond-Point




Au moment où le théâtre des années 2000 traverse une de ses crises coutumières et où, des corbeilles au poulailler, ses fans s'interrogent sur son avenir, on voit des fous… on voit des folles… on voit de tout dans ces lieux scéniques traditionnellement habités par les mots. Quelques uns pratiquent le "hors texte" comme certains skieurs font du "hors piste", d'autres dénudent le corps au delà des poils pubiens et leurs prestations irrégulières vont du meilleur au pire quand il s'agit d'épater l'amateur ou de mobiliser l'hésitant.

Tout ça pour vous dire que Pippo Delbono se classe dans la première catégorie : celle qui innove avec bonheur et qui ouvre sans doute des perspectives porteuses pour les descendants de Thespis.

Si vous ne le connaissez pas encore, dépêchez-vous d'aller à sa rencontre à l'incontournable Théâtre du Rond-Point. Et sachez que cet auteur, acteur, metteur en scène et possesseur d'autres facettes diverses et talentueuses, vit sur les planches et pour les planches depuis des années.

Il y monte… il les foule… il les brûle… et pour couronner ce parcours qui va des théâtres danois aux italiens et de Pina Baush en Allemagne à la recherche sans frontière de Jean-Michel Ribes, il planche avec bonheur devant le public parisien pour dire son parcours à l'écoute conjuguée des textes, des hommes et des cris d'indignation qui lui montent des tripes.

Il est passé évidemment par Avignon avant de monter à Paris et, dans le maelström des gens de théâtre en quête de devenir, il chemine vers une autre idée de la scène qui marie les poètes du désespoir avec l'insolence réjouissante des dynamiteurs de certitudes. Pour une clientèle au sens du XVIe siècle, Pippo Delbono offre effectivement des perspectives à la façon de James Thierrée qui passa au Rond Point au printemps 2005. Ceci nous console de certains iconoclastes sans consistance qui, du théâtre "in" en Avignon à certaines propositions de Chaillot, nous fatiguent de leurs prétentions à illustrer le cheminement souhaitable.

Voilà donc, dans un univers d'une richesse exceptionnelle et d'une folie nécessaire aux condamnés à mort que nous sommes, la troupe qu'il faut voir et applaudir en cette fin 2005. Ribes, à qui rien n'échappe derrière le manteau d'Arlequin, l'a mobilisée et elle nous propose en ce moment un choix royal dont il ne faut surtout pas vous priver.

Si vous n'avez pas pu voir en novembre Il silenzio & Esodo sachez qu'il vous reste en cette fin d'année : Gente di plastica, une allègre et féroce critique de notre monde quand il chute systématiquement dans un environnement de plastique. Urlo, le cri de colère qui est jeté à la face des puissants éphémères. Enrico V, une geste parodique où le Shakespeare des grands jours se marie à la dérision de Dino Risi. Et évidemment les quatorze Conversations avec Pippo Delbono pour entrer avec lui dans les coulisses de ce théâtre qu'il anime de sa contagieuse conviction.

Claude Chanaud 



Retour
Sommaire
Montreurs d'ours






au Théâtre
du Rond-Point


2 bis av. Franklin Roosevelt
75008 Paris

Location :
01 44 95 98 21


Jusqu'au 24 décembre






Vous pouvez aussi visiter
le site du théâtre :

www.theatredurondpoint.fr



Mon théâtre
de Pippo Delbono

est disponible
chez Actes Sud