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Le Gros,
la Vache
et le Mainate


de
Pierre Guillois






Coup de projecteur sur les options de Jean-Michel Ribes qui, au Théâtre du Rond Point depuis dix ans, ne néglige aucune piste permettant à la scène contemporaine de vivre avec une très évidente vigueur et de vibrionner dans l'innovation à facettes multiples. Ses très nombreux spectateurs sont passés en quelques semaines de l'opéra contestataire baptisé René l'énervé à Golgota Picnic, saine réaction aux intégrismes menaçants, ainsi que des élucubrations colorées de l'Italien Pippo Delbono et de la Sicilienne Emma Dante à l'intimiste couple de Moi je crois pas ! de Jean-Claude Grumberg. J'en passe évidemment. Mais une nouvelle création, Le Gros, la Vache et le Mainate, vient de nous surprendre et fait l'objet de cette chronique.

Lors de la première au Rond-Point, cette originale et innovante dramaturgie nous a fait hurler de rire. Précision pour les amateurs : le quatre mars prochain, il sera trop tard pour voir et s'esbaudir à ce spectacle pas comme les autres !

Pierre Guillois, son auteur, a réalisé cette étonnante performance sous la forme d'une opérette qualifiée de barge très heureusement rodée au Théâtre du Peuple de Bussang. Complément d'information pour décider votre choix, le rire accompagnateur qui jaillit aujourd'hui dans la salle Renaud-Barrault est aussi tonitruant que tonique. Les traditionnelles valeurs de nos sociétés y sont chahutées avec bonheur.
En conséquence les gens dits "bien pensants" qui polluent et fustigent les spectacles audacieux peuvent donc s'abstenir d'y manifester leur effroi. En revanche, les très nombreux demandeurs de cheminements originaux apprécieront l'art de Guillois qui sait faire passer de fort vertes provocations et des audaces de scènes inédites relevant jadis des cabarets branchés.

Le souffle de Madame Arthur, de Jean-Marie Rivière et de quelques autres iconoclastes professionnels accompagne là une dérision qui n'a pas peur des mots mais, de plus, il faut souligner que son auteur a dynamité le toujours possible dérapage dit scabreux au profit d'un drolatique garanti. Ce fort réjouissant spectacle s'inscrit dans l'histoire d'une troupe de théâtre en proie à une déconcertante malchance dont l'animateur navré informe régulièrement le public.

Bernard Menez, le metteur en scène de ce spectacle, incarne fort bien ce désolé au nécessaire double jeu. Et son équipe de comédiens décomplexés renouvelle avec bonheur une tradition qui cousine avec les Branquignols tout en élargissant leurs parodiques gags au niveau des mœurs et du sexe. Hétéros et homos sont dans le même bateau mais personne ne tombe à l'eau. Avec une mention particulière aux deux vieilles tantes qui mènent le jeu et allient avec bonheur l'absence totale d'hypocrisie à une jubilatoire démesure. Dans ces rôles de déjantés, Jean-Paul Muel et Pierre Vial cassent la baraque.

Voilà un vrai bonheur de scène.

Claude Chanaud 
(13/02/12)    



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Montreurs d'ours





Théâtre
du Rond-Point


2 bis, avenue
Franklin D. Roosevelt
75008 Paris

Location :
01 44 95 98 21


Texte
Pierre Guillois

Mise en scène
Bernard Menez

Avec
Pierre Guillois,
Olivier Martin-Salvan,
Jean-Paul Muel,
Luca Oldani,
Pierre Vial

et, en alternance
avec Pierre Guillois,
Gregory Gerreboo

Piano
Laurian Daire
en alternance avec
Chris Cody

Composition musicale
François Fouqué

Décors
Audrey Vuong

Lumières
Jean-Yves Courcoux

Costumes
Axel Aust

Chef de chant
Céline Bothorel

Chorégraphe
Sophie Tellier

Maquillages
et perruques
Catherine Saint-Sever