Ce titre accompagné d’un grand point d’interrogation évoque le mâle content de lui-même demandant un brevet de satisfaction à sa partenaire amoureuse. Il attend sans aucun doute un grand merci avec de la fièvre dans le regard et du vibratile dans la paupière. Effectivement, on n’est pas loin du spectacle éponyme qui dérangera les certitudes d’une prétention ancienne et suscitera des rires moqueurs,  non seulement des unes… mais également des autres.

Exploration subtile par la chanson de cet univers contemporain où la libération sexuelle accompagne la sécurité sociale et nos républicains Droits de l’Homme, le spectacle d’Hélène Delavault mérite le détour par le Théâtre du Lucernaire. Mieux… la revue Encres Vagabondes vous le recommande.

En fait, lecteurs que récemment nous avons emmenés très classiquement de la Comédie Italienne au Théâtre de l’Œuvre et de la Comédie Française au Rond-Point, nous vous proposons aujourd’hui une soirée pas comme les autres où, toutes frontières abattues entre les genres, vous baignerez dans un humour décapant mettant à mal des certitudes machistes qui perdurent aussi avec nos générations. Si…si…si… et pas toujours à notre insu ! Elles sont accompagnées dans ce spectacle d’une distanciation brillante et ludique.

Il s’agit d’une expression fort rare dans l’univers médiatique contemporain dont le lieu d’élection se trouve dans une célèbre émission de France Culture appelée « Des papous dans la tête ». Les occupations de cette docte assemblée s’inscrivent autour d’une évidente culture et le traitement plein de rigueur qu’ils apportent à leurs sujets est composé des mots dont généralement ils ne choisissent jamais les moindres. Ce qui est une manière élégante d’en faire ressortir le sérieux.

Hélène Delavault, aimable pensionnaire des Papous, leur apporte sa participation à la fois littéraire et chantée ; et en même temps elle nous fait l’hommage d’un nouveau rendez-vous. Elle joint en toute simplicité l’art de la diseuse à son talent bien connu de chanteuse et de comédienne ; de plus, elle a cette capacité créatrice d’apporter ses propres textes et de les mixer avec les grands noms de son répertoire. Accompagnés d’une nostalgie sans romantisme exacerbé.

De Mme du Chatelet à Mac-Nab et de Noël-Noël à Baudelaire, elle passe aussi par d’autres décalés du texte et des mélodies populaires qui nous accompagnent depuis belle lurette. Son pianiste lui est heureusement complémentaire et dans le plaisir d’un bonheur de scène pas comme les autres, je fredonnais en sortant dans la rue Notre-Dame des Champs la chanson de Bouchaud qu’ils interprètent tous deux dans un séduisant finale :

 Le lendemain elle était souriante
A sa fenêtre fleurie chaque soir
 Elle  arrosait ses petites fleurs grimpantes
Avec de  l’eau de son  arro… se… soir