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La nuit
des dupes


de
Michel Heim







Une cocasse et rieuse comédie "de cape et de canapé"

Sous le règne du roi Louis XIII, Charles de Batz dit d’Artagnan, accompagné de trois amis de son régiment ont fourni quatre personnages d’une essence quasiment homérique pour l’écriture du célèbre roman Les trois mousquetaires.

Il a marqué ainsi ses très nombreux aficionados et chaque génération adolescente fournit son contingent de nouveaux lecteurs à cette épopée sans doute mieux connue d’un grand nombre que la véritable Histoire. Dans cette fiction au cours de laquelle le duc de Buckingham, un ambassadeur anglais au physique avantageux, mène une politique de rapprochement entre la France et l’Angleterre. on ne peut effectivement pas exclure une vie amoureuse compliquée, hissée par Alexandre Dumas au niveau d’une passion partagée avec la reine de France.

Les héros devenus mythiques de cette aventure d’amour, de cape et d’épée y caracolent avec panache et son auteur a su broder sur une Histoire de France qui lui sert merveilleusement de toile de fond. Parlant de cette dernière, Dumas précisait : Oui je la viole… mais je lui fait de si beaux enfants !

Avec cette fort cocasse Nuit des dupes, Michel Heim pratique à son tour un nouveau détournement de cette épisode franco-anglais et pour ce faire il mobilise un autre d’Artagnan – né Pierre de Montesquiou – qui va faire passer l’hénaurme histoire des ferrets de la reine Anne d’Autriche d’une dimension épique et passionnelle à celle d’un comportement amoureux très heureusement débridé. Toujours taquin sur le fond et, à l’occasion, racinien dans une forme allitérative, il fera dire au roi par le Cardinal de Richelieu qu’il incarne personnellement dans la pièce : Anne d’Autriche effarée sans ses ferrets s’enferre.

Cette hilarante comédie en alexandrins est devenue sous sa baguette "de cape et de canapé". Elle ramène les puissants de cette époque à leurs évidentes limites d’êtres humains conditionnés mais surtout à leurs fantaisies dans des moments soumis au seul désir amoureux.

Cette approche d’une politique qui n’exclut pas un sexe opportuniste suscite des rires nombreux accompagnant leurs royales aventures entre minuit et la couverture. Je vous conseille de voir cette autre version d’histoire destinée à des spectateurs qui ne sont pas coincés dans une tradition strictement hétéro. Chaque détail joyeusement inventé scande le coté dérisionnel qu’Alexandre Dumas a ignoré car d’évidence, il lui était difficile d’ironiser sur une passion.

Dans cette aventure gaillarde à bien des titres, le dramaturge Michel Heim fait cascader la vertu avec une remarquable maestria. Richelieu cligne de l’œil quand le pouvoir s’affranchit des morales… au moment où ça l’arrange. Et c’est bonheur de regarder ce défunt monde d’impertinente façon.

Néanmoins la question perdure sous l’oreiller : quid de ce genre d’aventure dans notre monde politique actuel ? En attendant une réponse où nous retrouverions les talentueux comédiens de La nuit des dupes, vous pouvez heureusement découvrir les arrière-pensées de la question au Théâtre des Variétés lequel n’hésite pas à batifoler loin d’un boulevard convenu. Et c’est tant mieux pour le rire.

Claude Chanaud 
(16/01/11)    



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Montreurs d'ours



















Théâtre des Variétés


7, Boulevard Montmartre
75002 PARIS

Réservation :
01 42 33 09 92




Un spectacle de
Michel Heim


Mise en scène de
Jean-Pierre Rouvellat


Avec :

Richelieu
Michel Heim

Marie de Médicis
Renato Nasi

Anne d’Autriche
Gwenda Guthwasser

Louis XIII
Franck Isoart

Buckingham &
Pierre de Montesqiou
Guillaume Lucas