Photo Philippe Delacroix

Collection particulière

Un spectacle de
François Morel
et Jean-Michel Ribes

Avec François Morel
et Reinhardt Wagner


Un moment de poésie nécessaire et rare


Jean-Michel Ribes, qui mène le Théâtre du Rond-Point dans tous les azimuts où s'exprime la création "hors piste", met, pour deux mois, un délicieux spectacle à la disposition des amateurs. C'est Collection particulière. Poétique en diable, si j'ose dire, mais j'aime bien ces diables-là sur une scène. Sur celle-là, François Morel pousse ses propres chansons et il est accompagné par le piano de Reinhardt Wagner. Talentueuse complicité.

Derrière ce travail de duettistes, on devine la patte du maître de céans, grand Montreur d'Ours devant l'Eternel. Et Jean-Michel Ribes, ce provocateur de textes nouveaux, de réflexions décapantes, de dérision et de rires intervient dans le domaine de la chanson, comme dans les autres, avec son imaginaire coutumier où la malice ne perd jamais ses droits. Et, où la surprise est une sorte de ponctuation.

Je vous en parle avec une gourmandise inassouvie, car je vais aller revoir ce petit bijou. Pour le simple plaisir. C'est évident. Je pourrais arrêter mon texte de cette manière puisque, dans cette rubrique, je ne défends que des "coups de cœur". Cependant ce serait injuste pour François Morel et Reinhardt Wagner qui méritent un bien plus large coup de chapeau. J'allais écrire "un coup de chapiteau" ce grand frère du chapeau qui abrite généralement de nombreux artistes. Ici, sur la scène de la salle Tardieu du théâtre du Rond-Point, ils ne sont effectivement que deux.

En conséquence mon hommage ira plutôt à l'expression intimiste, à l'imaginaire débridé et au talent sans prétention. C'est d'ailleurs la marque de fabrique de François Morel qui peut s'épanouir aussi bien dans le clin d'œil codé que dans l'émotion pudiquement tenue en laisse. Et quand il chante, il se dégage une poésie rare et nécessaire à notre époque surbookée d'inutilités bruyantes et de paillettes.

De plus (et pour tout vous dire) on m'a expliqué au Rond-Point que François Morel aime Chaval, ce qui n'est évidemment pas la marque de la médiocrité.

Auprès de lui, son accompagnateur mérite une autre définition – plus large que l'accompagnement – car, au-delà d'une prestation pianistique de qualité, on découvre chez Reinhardt Wagner les facettes d'une tradition de scène où l'on sait tout faire, composer, jouer, dialoguer et chanter. Il tient sa partition avec humour à côté du précédent. Ce n'était pas évident avec un tel partenaire.

A la fin de ce spectacle d'une heure vingt où je vous engage à vous rendre, sans risque de reproche, je pensais tout haut… Déjà ! Sur un fauteuil proche, Georges Moustaki, expert en la matière, jubilait de contentement. Et, un peu plus tard, dans le couloir où le public de ce dimanche 5 mars 2006 s'écoulait paisible et souriant, j'entendis un aficionado dire à sa compagne : "Voilà un spectacle qui pianote léger… léger… léger… mais qui touche profondément".

Je remercie cet inconnu de m'avoir fourni la conclusion.

Claude Chanaud 



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Montreurs d'ours




Photo Philippe Delacroix

au Théâtre
du Rond-Point


2 bis, avenue
Franklin D. Roosevelt
75008 Paris

Location :
0892 701 603
01 44 95 98 21
et sur le site
du théâtre :
www.theatredurondpoint.fr



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