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Le baiser enchanté

de Goldoni




Au XVIIIe siècle, les Comédiens Italiens de Paris, à l’époque exploitants autorisés de l’Hôtel de Bourgogne, présentaient, entre autres, les œuvres du dramaturge et librettiste Goldoni. D’origine vénitienne, cet auteur de comédies, de livrets d’opéra et de commedia dell’arte, tous genres littéraires qu’il pratiqua avec un grand bonheur, connut une carrière internationale.

De nos jours, le flambeau de ce maître qui marqua la scène française dès 1762 à la suite de Molière qu’il admirait fort, de Racine, de Benserade et autres frères Corneille est très heureusement repris. Et on doit au metteur en scène Attilio Maggiulli d’avoir créer Le baiser enchanté lequel fait cette saison les beaux jours de la Comédie Italienne de Paris.

Cette pièce illustre avec brio une manière de raconter une histoire tout à fait originale puisqu’elle nous transporte hors du temps sans se soucier d’une quelconque cohérence avec le réel.

C’est tout simplement magique ! Bien éloignés de la classique règle des trois unités, nous sommes prévenus dès le départ de cette comédie d‘une arrivée dans un théâtre entre fantastique et merveilleux car c’est effectivement la puissante magicienne Macaca qui va introduire l’action et orchestrer sous nos yeux une histoire coutumière aux êtres humains.

Evidemment… c’est une histoire d’amour.

La féerie propre à cette brillante comédie transcende une vilénie habituelle aux méchants. Elle apporte aux spectateurs un enchantement voisin du rêve et truffé de rires accompagnateurs. C’est peu de dire que les cinq comédiens nous maintiennent en état de légèreté et de bonheur.

Ces pensionnaires de la Comédie Italienne de la rue de la Gaité sont très naturellement doués d’une heureuse ubiquité dont le port des masques multiplie l’efficacité. Thierry Graviou qui en est le créateur complète très heureusement les beaux costumes du romain Farani et les décors de Stéphane Vuarnet qui marie la fantaisie et le message codé.

Quand les personnages s’adressent au public, les français pensent à Guignol. Mais en même temps on connaît bien les performances de cet outil de scène dont Goldoni lui même a admis les limites car incapables de rendre la délicatesse des sentiments :

« On veut que l’acteur ait de l’âme, et l’âme sous
le masque est comme le feu sous la cendre
»

L’auteur Goldoni séduit toujours. La tradition des rôles féminins tenus par des hommes s’y retrouve ainsi que l’emploi traditionnel du demi-masque. Et nos âmes d’enfants (ou ce qu’il en reste) sont à l’aise dans cette féerie.

Que voulez vous de plus ?

Claude Chanaud 
(13/04/10)    



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Montreurs d'ours





Comédie Italienne

17, rue de la Gaîté
75014 Paris

Réservation :
01 43 21 22 22

Métro : Gaîté
ou Edgar Quinet



Adaptation
et
mise en scène :
Attilio MAGGIULLI

Avec :
Hélène LESTRADE
David CLAIR
Jean Jacques PIVERT
Valérie FRANÇAIS
Thomas ASSELINEAU

Costumes :
FARANI (Rome)
et
Bob KOUBBACHIAN

Régie générale
et accessoires :
Claudine SIMON

Lumières :
Gilles THOMAS

Masques :
Thierry GRAVIOU

Décors :
Stéphane VUARNET