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Le portrait de Dorian Gray

d'après
Oscar Wilde




Sur petit ou grand écran, l’unique roman d’Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray, a inspiré de nombreuses adaptations. Peu de choses au théâtre. Au Lucernaire, Thierry Le Douarec adapte et met en scène avec brio le roman du célébrissime écrivain irlandais.
On est dans le Londres de l’époque victorienne.
Jeune dandy à l’éclatante beauté, Dorian, la main en appui sur le pommeau de sa canne, pose pour son ami le peintre Basil. Celui-ci est en train d’achever son portrait proche de l’idéal. À cette occasion, Dorian fait la connaissance de Lord Henry (Harry), un hédoniste cynique, qui le flatte sur sa splendeur et l’exalte avec ses théories sur la jeunesse et la beauté : « Avec votre personnalité, il n’y a rien que vous ne puissiez faire ».
Candide, le dandy émet un vœu insensé : demeurer jeune à tout jamais et que le tableau vieillisse à sa place.

Dorian tombe amoureux de Sybil, une comédienne débutante, et souhaite se marier. En compagnie de ses deux amis, il assiste à l’un de ses spectacles. Troublée, Sybil y joue très mal. Sur les instances de Harry – son pygmalion libertin –, Dorian la répudie. Humiliée, la comédienne se suicide. À l’annonce de sa mort, le jeune dandy n’en ressent « qu’une peine superficielle. »

Entre-temps, le portrait réalisé par Basil de son ami Dorian s’enlaidit : un rictus remplace le sourire divin ; une ou deux rides sont apparues, ici et là.
Si Dorian en demeure abasourdi, peu importe ! Sa vie est désormais orientée vers la débauche et la luxure.
Dix-huit ans plus tard, au sortir d’un bouge, alors que le frère de Sybil veut le tuer pour venger sa sœur, Dorian enlève le masque qui lui recouvre le visage, c’est celui d’un jeune homme de vingt ans.

Le portrait composé par Basil s’est lourdement enlaidi. Reflet de la vie dissolue et pécheresse de Brian, il est insupportable au regard et engendre, chez le dandy, une angoisse mortifère face à la dépréciation physiologique.

On a envie de dire Bravo à Thomas Le Douarec ! Parce que c’est bien fait. La dramaturgie est concise, presque millimétrée. Ni dépassement démonstratif. Ni excès. Juste ce qu’il faut. Des enchaînements de tableaux rapides. Peu de décor : un canapé victorien, un piano. Pour donner l’idée. Les costumes d’époque sont parfaits dans l’espace scénique. Quant aux quatre comédiens, ils sont éclatants de talent avec une correspondance des rapports qui donne au spectacle une légèreté et beaucoup d’élégance.

Avec son roman, Le portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde, esprit singulier, brillant, adulé pour son talent d’écrivain, prône l’apologie de l’Art, une croyance où seuls comptent les liens que l’on entretient avec la beauté, l’esthétisme. Le reste est pour lui superflu en une époque victorienne coincée dans le paraître et le bien comme il faut.
Au terme du  spectacle (salle comble), Thomas Le Douarec s’en vient remercier le public et présenter ses partenaires.
Moment de communication apprécié pour une pièce réussie.

Patrick Ottaviani 
(04/03/16)    



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Théâtre du Lucernaire


53, rue N.-D. des Champs
75006 PARIS

Location :
01 45 44 57 34



Adaptation et
mise en scène
Thomas Le Douarec

Avec
Arnaud Denis
ou Valentin de Carbonnières
Caroline Devismes
ou Lucile Marquis
Fabrice Scott
Thomas Le Douarec