C’est un spectacle poignant sur un évènement dramatique annoncé sur Radio Monté Carlo le 9 mars 1971 lors d’un flash d’informations : « Deux enfants de cinq ans se sont noyés ».

C’est l’hiver, il fait très froid, l’eau d’un bassin était gelée et les deux garçons, deux amis inséparables, cassaient la glace avec des bâtons.

C’est la voix du petit frère, devenu adulte, qui nous parle. Il avait deux ans lorsqu’il a vu partir sa mère affolée qui l’a laissé seul sur sa chaise haute.

À l’aide d’un camion, d’un ours en peluche, d’un poupon, d’une chaise et d’un tissu noir se déroulent les étapes de ce terrible moment et surtout de tous ceux qui suivront. En effet, cette mère ne s’en remettra jamais et elle entraîne dans sa peine qui la ronge, son mari et son deuxième fils. Elle s’inquiète toujours pour lui, ne sourit jamais et pense sans cesse à son fils aîné.

Comment exister face à un tel malheur ? Avoir toujours en tête de protéger sa mère mais parfois se révolter sur cet enfant envahissant qui manque à tout le monde, interroger aussi son père sur les paroles incompréhensibles et révoltantes du prêtre à l’église.

Le texte met en valeur la parole de celui qui reste. Vivre après la mort d’un frère ou d’un enfant est terrifiant quand cet absent ne cesse d’être présent.

C’est un texte très émouvant incarné et écrit par Miguel-Ange Sarmiento.