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![]() Jorge Semprun (1923-2011) Entretiens avec Franck Appréderis Préface de Bernard Pivot
Le langage est ma patrie est issu des entretiens réalisés
par Frank Appréderis avec Jorge Semprun en 2010 pour une émission
du magazine Empreintes diffusé sur France 5. Les deux hommes avaient
déjà réalisé plusieurs films ensemble. Jorge Semprun évoque son adhésion au parti communiste, son exclusion de ce dernier puis sa participation au ministère de la Culture espagnol avant d'exposer ses vues sur la construction européenne aujourd'hui. L'expérience du camp de Buchenwald, déterminante, est abordée dans l'ouvrage à travers le discours prononcé par Jorge Semprun soixante-cinq ans après la libération mais d'autres lieux symbolisent son parcours : Paris et ses années d'étudiant, le Prado, où il se cacha durant sa période de clandestinité. "C'était le lieu idéal. A l'époque, le Prado était beaucoup moins fréquenté qu'aujourd'hui et c'était un lieu parfait pour passer le temps entre deux rendez-vous secrets. La vie de clandestinité n'est pas une vie de bureau mais de café, d'endroits où l'on tient des réunions plus ou moins longues." L'expérience d'écrivain vient naturellement, suite à son abandon de la clandestinité et à sa remise en cause du parti communiste : "j'ai abandonné la peau de serpent de la vie clandestine pour entrer dans la peau tout à fait publique de l'écrivain." Une grande place est faite aux réflexions littéraires et cinématographiques de Jorge Semprun, notamment au lien entre fiction et réalité. Il revendique le droit à la fiction pour évoquer ce qui s'est passé à Buchenwald et s'interroge sur les émotions provoquées par Yves Montand qui incarnait son personnage dans le film La guerre est finie : "Je n'avais pas le sentiment de revivre l'évènement. J'avais le sentiment d'assister à une chose que je connaissais intimement. Mais là, dans ce que j'ai vu du personnage au retour de Buchenwald, c'est infiniment plus fort. Là, j'ai vraiment l'impression d'assister à ma propre vie." Ce livre, passionnant, retrace le parcours de Jorge Semprun – sans oublier son goût pour le football – entre anecdotes et réflexions fondamentales. Un bel ouvrage qui permet de retrouver la trace de cet homme qui a toujours puisé avec sincérité dans les recoins de sa mémoire et dans son expérience de la vie pour laisser "l'empreinte de la critique et même de l'autocritique, l'empreinte sur l'âme plutôt que sur le monde". Enora Bayec (20/04/13) |
sommaire Pour mémoire ![]() Libella / Maren Sell (Février 2013) 120 pages - 12 € Voir la page de Jorge Semprun sur Wikipédia ![]() |
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