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Les impressions nouvelles

176 pages - 17 €



Jean-Jacques THOMAS


Perec
en Amérique



« On connaît le romancier couronné par deux prix littéraires français, le Renaudot en 1965 pour Les choses et le Médicis en 1978 pour La vie mode d'emploi. […] Certains retiennent surtout la production de type poétique, Alphabets ou La clôture, d'autres sa passion complexe pour tout ce qui touche le jeu de mots. […], l'ouvrage édité par Bernard Magné, Perec/rinations [éditions Zulma] ou la production de pièces radiophoniques. […] Il faut citer ses nombreux films écrits en collaboration et les deux films (cinéma et télévision) dont il a assuré le scénario, les dialogues et la réalisation cinématographique, Un homme qui dort [qui a reçu le prix Jean Vigo]  et Récits d’Ellis Island. »

Tout cela, les études perecquiennes se sont penchées dessus, pourtant il y avait une lacune, c'est la relation qu’entretenait Perec avec l'Amérique où il a fait cinq séjours. C'est ce que Jean-Jacques Thomas a entrepris dans une étude universitaire.

Le livre commence par exposer la singularité de Perec qui fait de lui « un auteur majeur des lettres françaises de la seconde moitié du XXe siècle ». Puis il interroge la publication du romancier aux États-Unis. Le prix Renaudot lui est attribué le 22 novembre 1965 et les droits  sont achetés par Grove Press le 10 décembre 1965. Traduit par une bonne connaisseuse de la littérature française, publié en 1967, Les choses ne sera pas un grand succès outre-Atlantique. Plusieurs raisons à cela. Tout d'abord le public américain est peu ou prou dans Les choses, dans les études de marché. Ensuite parce que la mode américaine était au Nouveau Roman. Si Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute ou Butor font la tournée des universités, Perec lui est en marge de ce courant et va suivre un autre chemin avec l’Oulipo. Mais il aura sa revanche dans les années 90, car malgré la difficulté à traduire des textes sous contraintes, il sera le plus le en Amérique des auteurs français.

Pour le cinéma, « Mireille Ribière cite cinq films réalisés ou ébauchés : 1969, Le club ; 1970, Les grandes eaux ; 1971, Malédiction !, Les dernières cartes et Les oiseaux de la nuit. »
 On ne peut pas dire que Perec ne s'intéresse pas de près au cinéma lors de ses séjours à New-York, lui bercé dans sa jeunesse par les films américains.
« En 1972, Perec accompagne souvent Kate Manheim sur son lieu de travail, l‘AFA » (Antology Film Archive), cinémathèque spécialisée dans les films expérimentaux. On peut noter également lors de son séjour à New-York en 1975 : « Tout d'abord, pour l'occuper [Perec], il y a les deux groupes qui constituent l'entourage habituel de Warhol, le milieu artistique du pop-art et le milieu cinématographique du studio The Factory. » Au cours de ses séjours américains, Perec s'immerge dans le cinéma expérimental et y tente une expérience de scénariste.

Pour finir, que représente l'Amérique pour l’oulipien ? « S’il n'y a aucune raison de douter que l'Amérique est un lieu exotopique pour Perec […]  elle tient pour lui un rôle bien plus complexe dans son écriture. […] L'Amérique chez Perec est ce que Foucault désigne dans une de ses conférences sur l'altérité comme une hétérotopie : un espace concret qui héberge l'imaginaire. »

Perec en Amérique ne manquera pas d'intéresser toute personne qui veut en savoir plus sur cet auteur singulier.

Michel Lansade 
(14/10/19)    




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Pour mémoire















Georges Perec
(1936-1982)
auteur de nombreux ouvrages, a obtenu le Renaudot 1965 pour Les choses et le Médicis 1978 pour La vie mode d'emploi


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