Encres Vagabondes : Chris VAN ALLSBURG, L’étranger

Chris VAN ALLSBURG

L’étranger

L’automne arrive, c’est la saison préférée du fermier M. Bailey. Il aime alors conduire, fenêtre ouverte, le nez dans le vent, au milieu d’un décor qui se teinte d’orange.
Absorbé par l’air frais qui lui caresse le visage, il ne voit pas l’homme qui se trouve sur la route et le renverse. Le fermier affolé l’aide à se relever et le ramène chez lui afin qu’il récupère.
L’homme, qui ne se souvient de rien et ne sait plus d’où il vient, est bien étrange. Il semble avoir un rapport intime avec la nature. Les lapins du jardin viennent le voir et se laissent caresser ; il reste immobile, hypnotisé à la vue d’oies sauvages qui passent dans le lointain et qu’il suit des yeux jusqu’à ce qu’elles disparaissent dans le ciel.
Le temps passe et l’étranger reste amnésique. Il ne repart pas et tisse des liens avec la famille Bailey. Il a l’air de se plaire chez eux et ils le lui rendent bien.
Mais depuis l’arrivée de cet homme, l’automne semble bouder la ferme. Ici, tout a reverdi alors qu’alentour, la végétation s’est colorée de tons orangés.

Un jour, l’étranger monta sur la plus haute colline de la terre des Bailey. Il regarda au nord, et ce qu’il vit le dérouta. Au loin, les arbres étaient orangés et d’un rouge éclatant. Mais au sud comme autour de la ferme Bailey, ce n’était que des nuances de vert, sans plus. Ces arbres lui parurent ternes, et si laids.

L’automne qui s’annonçait a laissé la place à de belles journées d’été.
Qui est donc cet étrange homme ?

Mais est-ce bien utile de savoir d’où il vient ? L’histoire ne le révèle d’ailleurs pas. Le mystère qui entoure cet homme, cette rencontre, reste entier. Le récit s’attache à mettre en avant la qualité des liens humains, le rapport à la nature, la beauté de celle-ci, l’importance de la laisser s’accomplir au fil des saisons.

L’histoire, écrite et parue aux États-Unis en 1986, traduite pour cette édition par Christiane Duchesne, est magnifiquement illustrée. L’auteur nous offre ici tout son talent : finesse, douceur, poésie et très jolies couleurs immergent le lecteur dans un univers un peu étrange aux frontières du fantastique, très mystérieux, envoûtant et rassurant à la fois.

Voici un conte enveloppant à lire et relire quelle que soit la saison.

Cécile De Ram
(29/12/22)

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Jeunesse

D'eux
(Octobre 2022)
Format 27 x 23 cm
36 pages - 17 €

Traduit de l'américain par
Christiane Duchesne

Chris Van Allsburg
né en 1949, a publié
une trentaine de livres.

Bio-bibliographie sur
Wikipédia

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