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le il de quelque l’avant et l’après (Bernard Noël, L’Ombre du double. La table des matières indique plusieurs parties à ce texte. Peu à peu la main et la feuille trouvent le chemin, avec ce seul texte sur la page. « Je marche dans mes mots, je m’enfonce dans leur souffle, j’en déplace les dunes, c’est dur, faut lever haut la jambe, ça tire sur les reins, ça épuise le souffle, je respire et m’essouffle. Arbeit, arbeit, plaisantes-tu quand je te dis, je monte, je ne reste pas avec toi ce soir, je monte, et ce signe que je fais pour te répondre, pouce tendu vers le haut, après les informations, je monte. » Le chemin, c’est le travail qui monte, permet d’accéder au sommet de la colline-poème, et travailler la langue, Retourner sept fois le jardin dans sa bouche, travailler à la main les mots, la mère, dire la mère, en faire la liste des instants de mémoire, et travailler encore pour monter jusqu’à elle, soi-même, à la poésie. petite mère au fil de moi la tienne la nôtre le brouillard se lève Pour s’achever sur un dernier poème qui reprend tous les pas du chemin : Flux tendre des mots, mes mots d’aujourd’hui dans la perspective d’une rue étroite, tu donnes le bras à mon père, on est dimanche, vous allez certainement au cinéma, vous prenez maintenant une rue à droite, je ne vous vois plus. Ma main quitte la ligne, index droit à mes lèvres. Je ne dois pas retomber dans le récit, je dois rester en poésie, mes mots juste pour dessiner ton visage, qu’il émerge de l’ombre où je le croyais perdu. Mes mots dans ce flottement, main gauche, mon front s’y appuie. Mes mots se cherchent. La tourterelle toujours. Un beau parcours semé de cailloux brillants pour re-trouver l’avant et l’après sous la porte du présent. Michel Lansade |
sommaire Poésie Alcyone (Janvier 2022) 46 pages - 16 € |
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