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Un nouveau venu dans le polar italien. Après Montalbano en Sicile, Brunetti à Venise ou Ricciardi à Naples, voici Paolo Nigra à Gênes et bien sûr, là aussi, la ville est plus qu’un décor. Nigra est homosexuel déclaré et ce n’est pas évident dans la police, en Italie ou ailleurs ! Mais il sait se faire respecter, par la parole ou par le geste. Son compagnon, Rocco, est comédien et, comble de l’ironie, interprète le rôle d’un commissaire dans une série télévisée. C’est un personnage de séducteur qui plaît aux femmes et l’acteur n’a aucune envie que des paparazzis viennent révéler son homosexualité et sa relation avec Nigra. C’est un sujet délicat entre eux. Nigra aimerait se promener librement, main dans la main dans les rues, mais Rocco préfère éviter pour protéger sa carrière. L’homosexualité de Paolo Nigra n’est pas sans lien avec l’enquête qu’il va mener. Dès les premières pages, le corps d’un jeune homme est découvert par un quinquagénaire faisant son jogging à six heures du matin. « Il vit un bras et une main. Et il vit tout le reste. Les jambes moulées dans un legging élastique, le manteau d’un rose brillant. » Ce chapitre nous permet de comprendre que les grades sont particuliers à Gênes. Nigra n’est pas inspecteur ou commissaire mais sous-préfet adjoint (en italien, vicequestore aggiunto) et son adjointe, Marta Santamaria, est assistante en chef. Il faudra s’y habituer… L’enquête est dirigée par le substitut du procureur, Elia Evangelisti, qui va se révéler aussi un personnage à part entière, parfois distant mais souvent complice avec Nigra, et fin lettré capable de se lancer dans une intéressante présentation de Dürrenmatt et son analyse du roman policier. En ce qui concerne la victime, on apprend qu’il s’agit d’Andrea Pittaluga, un étudiant de 23 ans, dont les parents ont disparu quand il avait huit ans et qui vit chez son oncle, un architecte génois réputé. Andrea affichait son orientation sexuelle sans complexe et la piste du crime homophobe semble évidente d’autant plus que, dans ce domaine, les suspects, violents et agressifs, ne manquent pas. Mais bien sûr, pour le sous-préfet adjoint, il faut se méfier des évidences et, en cherchant un peu, d’autres pistes vont se présenter. Les frictions au sein de l’équipe apportent une certaine légèreté à l’ensemble, de même que la relation complexe entre Nigra et son beau comédien, sans oublier la présence d’une voisine haute en couleur qui n’a pas sa langue dans sa poche et sait remonter le moral de Nigra quand il flanche un peu. À peine le livre refermé, on a déjà envie de retrouver cet univers vivant et chaleureux (sauf pour la victime, évidemment). Trois volumes ont déjà paru en Italie, un seul en France, on attend avec impatience la traduction des suivants… Serge Cabrol (02/12/22) |
Sommaire Noir & polar ![]() Rivages / Noir (Octobre 2022) 352 pages - 22 € Version numérique 16,99 € Traduit de l'italien par Sophie BAJARD
Visiter leur site : paolacci-ronco.it |
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