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César MORGIEWICZ

Mon pauvre lapin


Un jeune homme, le narrateur, nous raconte ses souvenirs d'enfant timoré et complexé, d'adolescent angoissé et sa vie couvée, entourée de femmes de sa famille : sa mère, ses tantes et surtout sa grand-mère avec qui il vit la plupart du temps et prend le thé avec elle et ses amies.

Ça ne vous rappelle rien ? Non, le narrateur ne s’appelle pas Marcel mais César, il s'adresse au lecteur en le vouvoyant et passe l'hiver avec sa grand-mère à Key-West où elle reçoit beaucoup de veuves de son âge qui lorgnent sur César. Le narrateur n'est pas malade mais complètement hypocondriaque ; il veut à tout prix une petite amie mais lorgne le cul des garçons.

Il veut passer le concours de l'ÉNA mais sans s’enfuit des cours de Sciences-Po. Il nous raconte ses déboires avec ses congénères à l'école, au collège, ses tentatives désespérées pour être populaire, ses amours laborieuses et ses passions étranges.

« En fait, j'ai commencé à travailler assez tôt, vers sept ou huit ans. Je faisais toutes sortes de choses sérieuses, notamment des plans de villes imaginaires. Sur de grandes feuilles, je dessinais des villes entières, avec les noms des rues, les écoles, les lignes de bus... Je n'en parlais à personne. À côté de mes plans, il y avait aussi mes réseaux de trains, mais ça c'était la partie plus obscure de mon travail. Toute mon enfance et mon adolescence, j'ai créé des lignes de train. J’avais des Paris-Nice, des Paris-Berlin, dont je calculais les horaires et les trajets, sur des tableurs Excel. »

César se met en scène sans pitié devant le lecteur qui suit ses aventures tristement drôle ou l'inverse avec étonnement, compassion, amusement, agacement.

Le covid va s’inviter dans cette chronique douce-amère comme une bénédiction pour César.
« Au moins, je ne peux pas dire que ce soit ce confinement qui me perturbe. Je trouve ça au contraire très agréable. C'est comme si le monde entier adoptait mon mode de vie, pour une fois j'ai l'impression d'avoir une longueur d’avance. Les gens se lamentent que ça fait trois semaines qu’ils ne sont pas allés à une soirée et j'ai envie de leur dire tu sais moi je suis allé à cinq soirées en vingt-trois ans et je tiens le coup. Mais je sais que ça ne va pas durer. Dès que ça va reprendre, ils iront tous courir dans les bars et sur Tinder et moi je resterai en arrière, tout seul dans ma vie normale. »
Pauvre petit lapin ! Mais chouette, on aura votre deuxième roman plus vite !

Sylvie Lansade 
(29/06/22)    



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Lectures







César MORGIEWICZ, Mon pauvre lapin
Gallimard

(Avril 2022)
240 pages - 19 €

Version numérique
13,99 €





César Morgiewicz
Mon pauvre lapin
est son premier roman.


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un entretien avec
César Morgiewicz
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