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Martine DELERM


Antigone peut-être


Partout dans le monde naissent des petites filles. Et dans beaucoup d’endroits à travers le monde, leurs yeux brillants de vie et de promesses se vident de leur éclat et finissent par s’éteindre.
Brimées, enfermées, innocentes victimes, exploitées, méprisées, réfugiées, elles ne peuvent s’exprimer. Elles subissent le sort que les hommes leur réservent ; elles ne sont d’ailleurs pas seules dans ce cas, beaucoup d’autres personnes subissent le même sort, mais ces fillettes sont particulièrement vulnérables.
On en parle, on le sait.

Elles sont belles.
Elles ont des regards
qu’on accroche
aux murs parisiens.
On les plaint.

Ces petites filles continuent pourtant d’exister dans les conditions qui sont les leurs, dans l’insécurité, la douleur.
Leurs rêves, avortés, ne voient jamais le jour.
Aussi courageuses que fragiles, elles mériteraient pourtant tellement qu’on les regarde, qu’on s’occupe d’elles, qu’on les élève, qu’on leur rende leur statut d’enfant, qu’on prenne soin d’elles comme l’exigerait d’ailleurs la logique la plus élémentaire.

Martine Delerm leur rend ici hommage avec beaucoup de justesse et de délicatesse.
Le texte, poème qui s’égrène au fil des pages, est très beau. Il enchante autant qu’il claque, éveille les consciences et parle au plus grand nombre.
Les illustrations à la fois douces et percutantes, sont magnifiques. Aquarelles aux couleurs pastel, elles sont signifiantes et très poétiques.
Le titre lui-même fait écho à cette notion de liberté si ténue chez ces petites filles.

En fin d’ouvrage, dans une postface, l’auteure explique sa démarche et livre son texte dans sa version intégrale.

Voici un album engagé et très émouvant.
Un album rare et puissant.

Cécile De Ram 
(07/06/22)    



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Jeunesse







Cipango

Format 23 x 27 cm
36 pages - 19 €







Martine Delerm
autrice-illustratrice



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