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Pour les lectrices et lecteurs qui connaissent déjà Jørn Lier Horst, et les personnages principaux de ses romans depuis plusieurs années, il sera encore une fois très agréable de les retrouver, comme des amis dont les nouvelles nous manquaient. Quant à ceux et celles qui découvrent cet auteur il faut savoir que le suspense est toujours présent, de même que sont analysées les relations entre les différents personnages. Et c’est bien le talent de cet auteur que de nous glisser des informations ou des réflexions, fort à propos. Et donc ici, à travers une affaire complexe, à laquelle la vie politique du pays n’est pas étrangère, les acteurs de cette histoire vont se déployer sous notre attention et notre curiosité et nous permettre de suivre avec intérêt les éléments que le commissaire Wisting va s’efforcer de démêler. Cette fois accompagné d’une équipe réduite et, officiellement, par sa fille journaliste. Un membre important du parti travailliste vient de mourir, le procureur Général de Norvège convoque l’inspecteur Wisting pour une entrevue urgente : « Cette enquête doit rester confidentielle. L’affaire est extrêmement sérieuse, Bernhard Clausen a servi pendant quatre ans en tant que ministre des Affaires étrangères de Norvège et a joué un rôle crucial au Parlement dans le Comité de défense. Il pourrait y avoir des intérêts nationaux en jeu. » Dans le chalet de l’ancien ministre, Wisting va trouver des cartons contenant des millions d’euros et de dollars, cachés dans une chambre. À lui de les mettre à l’abri, très discrètement, en attendant de découvrir et de comprendre de quel argent il s’agit et pourquoi il avait été caché là ! Line, la fille de Wisting, désormais en free-lance pour concilier son travail avec son rôle de jeune mère, est donc "employée par son père dans cette affaire peu ordinaire et, du moins en partie, toujours confidentielle. Journaliste futée, elle a, par le passé, pu contribuer, à sa façon, aux enquêtes de son père, et ici : « Line aimait l’idée. La perspective d’une enquête journalistique aussi. Une disparition oubliée, un mystère, un crime non résolu : tout ce qui l’attirait. Et puis le lien avec Bernhard Clausen promettait de dévoiler des aspects de l’affaire qui n’avaient jamais été examinés auparavant. » Car bien sûr notre inspecteur vient de découvrir que d’autres événements semblaient être concomitants et, de là à essayer de débrouiller ce qui pourrait avoir des liens, plus ou moins étroits, avec ce qui l’occupe actuellement, il n’y qu’un pas, pour un travail de recherche, de déductions et de surprises ! Quant au rythme de ce roman, qui s’adapte lui aussi aux déductions, hypothèses, et autres imprévus, il nous montre le commissaire occupé à procéder à son analyse des découvertes, pas à pas, avec ce détricotage prudent et futé auquel on a cette fois encore, l’impression de participer. Mais rien n’est simple dans cette affaire, comme la découverte de cet élément : « Une brochure sur papier glacé d’un hôpital privé israélien présentait de nouvelles méthodes thérapeutiques et des traitement expérimentaux pour patients atteints d’un cancer. Lorsque sa femme avait été diagnostiquée, Bernhard Clausen avait dû se trouver au désespoir. » Dire que de nombreuses questions se posent serait un euphémisme, après ces investigations ou découvertes. De nouveaux personnages sont apparus, des ramifications envisagées et à poursuivre… Ce qui est toujours à l’œuvre dans les romans de Jørn Lier Horst, c’est à la fois ce réalisme, avec les descriptions judicieuses des caractères et des actions, et cette manière discrète de proposer une certaine implication dans les déductions. Alors toujours et encore ce plaisir de lire un roman bien construit, avec ses respirations opportunes, et qui interroge les remarques ou certitudes des uns et des autres, pour arriver peut-être à ce que pourra dire Line : « D’un coup tout semblait logique. La solution était là depuis le début, fragmentée en informations provenant de sources diverses, mais une fois celles-ci correctement triées, le motif d’ensemble était facile à discerner. » Anne-Marie Boisson (11/04/22) |
Sommaire Noir & polar Gallimard Série Noire (Avril 2022) 480 pages - 20 € Traduit du norvégien par Aude Pasquier
Bio-bibliographie sur Wikipédia Découvrir sur notre site d'autres enquêtes de l'inspecteur William Wisting : Fermé pour l’hiver Les chiens de chasse L'usurpateur Le disparu de Larvik Le code de Katharina |
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