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Jane HERVÉ


Le fils du caïman


Nous sommes chez les Indiens Xalaroyos, en pleine forêt amazonienne. Le livre s’ouvre par le récit de la chasse qui fera de Cadjo un homme. Une chasse initiatique pleine de dangers.
 Cadjo pagaye au clair de Lune sur le fleuve Xingu. Le silence n’est troublé que par le clapotis du fleuve et le cri des rapaces. Un frétillement l’alerte de la présence d’un crocodile qu’il tue au harpon. L’énorme bête se débat mais Cadjo est le plus fort.
À son retour auprès des siens, il est fêté par Gameb son père et chef de la tribu, par son frère Naramatiga, par Nasha la fiancée de son frère, par Koruya, le petit frère de Nasha.
Cadjo est amoureux de Sampao, la femme médecin qui tient son savoir de son grand-père Shaman. Elle connaît les fruits qui protègent la peau du soleil, les plantes aux effets contraceptifs et celles qui favorisent la procréation.

Mais un nouveau danger guette la tribu, pire que les animaux sauvages et les tribus hostiles. Ce sont les Ennemis de la forêt à la peau livide. « Ils coupent des arbres et des arbres. Ils infligent une terrible déchirure à notre grande forêt. Nous devrons les repousser pour préserver notre territoire de chasse. Notre survie en dépend. »
Le premier contact avec les Livides traduit l’étrangeté totale que les Blancs inspirent aux Indiens qui ne les ont jamais croisés. « Il a le corps emmailloté de pagne et les jambes enveloppées de peau jusqu’aux genoux. […] ses pieds enserrés dans des bottes ne touchent même pas le sol. […]  Si les pieds des Livides ne frôlent pas l’herbe et la terre que connaissent-t-il du monde ? »
Les Blancs ont emprisonné la rivière qui arrosait le village pour construire un barrage qui va assoiffer bêtes, hommes et plantes.
« Comment ce Livide peut-il envahir la jungle sans venir parlementer avec les tribus qui l’habitent depuis des générations et des générations ? »

Ce roman jeunesse écrit dans un style poétique est imprégné de l’environnement naturel de ce peuple dont la vie est rythmée par les saisons (on pêche à la saison des pluies et on chasse en saison sèche), par les repas faits de bouillie de manioc, par les rites de passage, par l’amour, les naissances et la mort.

Michel Julliard ponctue le récit de magnifiques dessins inspirés des peintures tribales. Ce sont des illustrations en noir et blanc peuplées d’animaux, de motifs végétaux et d’Indiens.

Nadine Dutier 
(25/11/22)    



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Jeunesse







Chant d'orties

(Novembre 2022)
92 pages - 13 €

À partir de 10 ans



Illustrations
Michel Julliard