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Martine GUILLET & Sophie LEBOT


L’ogre de barbarie


Dans ce conte résolument moderne, un roi un peu sot règne sur un vaste pays qui s’étend du nord à l’équateur, entre deux océans… Ce qui l’intéresse vraiment est ce qui le concerne directement et notamment son fils, le prince Igor. Le jeune garçon est passionné de livres. Il lit tout le temps et quelles que soient les circonstances.
Un jour, un ogre s’installe dans le pays. Pas un de ceux qui dévorent les enfants, non, un ogre végétarien. Son appétit légendaire ne faillit pas à sa réputation, il mange tout le temps et quelles que soient les circonstances, il dévore des forêts complètes.

Il déracinait les arbres comme on arrache des poireaux et les mangeait comme on croque des carottes. La forêt diminuait de jour en jour, mais personne ne s’en inquiétait vraiment.
Il faut dire qu’un ogre qui ne se goinfre pas de chair fraîche, ça n’est pas très sérieux.
 
L’ogre, non inquiété, poursuit sa déforestation méticuleusement, efficacement.
Lorsque le prince Igor l’apprend, cela le rend très triste et il perd son sourire.
Son père, très affecté, va tout faire pour que son cher fils retrouve sa gaité. Mais les méthodes qu’il tente de mettre en œuvre sont dignes des vieux contes et aujourd’hui, chacun sait bien que les baguettes magiques n’existent plus.
Le petit prince, quant à lui, plutôt que de réfléchir vainement sans agir, s’en va à la rencontre de l’ogre pour lui lire des histoires, des contes célèbres que nous connaissons tous : Le Petit Poucet, Blanche Neige et les sept nains, Le petit Chaperon rouge ou encore La belle au bois dormant. Car dans toutes ces histoires anciennes, il est question de forêt, une forêt dans laquelle on peut se réfugier, se perdre, guetter, s’endormir… Une forêt sans laquelle les contes n’auraient plus de sens, sans laquelle la vie ne serait plus possible.
L’ogre n’est pas bête. Désireux de pouvoir assouvir son appétit durablement, il entend ce que lui disent ces contes, il continue de manger mais plante des arbres entre chaque repas, ce qui, au passage, lui fait faire un exercice physique recommandé pour la santé.

Les illustrations, fouillées, pleines de finesse et de légèreté, sont très jolies, très poétiques.

Ce conte, métaphore du monde moderne, nous dit avec humour et fantaisie toute l’intelligence de la protection de l’environnement, toute la magie de la lecture, tout l’intérêt à se préoccuper de ce qui se passe dans le monde même si cela semble ne pas nous concerner directement.

Voici un conte différent pour un album réussi !

Cécile De Ram 
(30/06/22)    



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Jeunesse







Cipango

Format 22 x 29 cm
32 pages - 18 €



Texte
Martine Guillet


Illustrations
Sophie Lebot