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Sophie BRASSART

L’être à l’enfant

-Juste quelques traces-
Du plus aimant des passages
L’être à l’enfant

            Le titre interroge, L’être à l’enfant, comme un tableau, La jeune fille à la perle ou L’homme au gant. À moins que ce soit l’être de l’enfant ou l’être de qui a un enfant, surtout quand le texte est dédié aux enfants de l’auteur. Nous avons tout cela.

Te voici, dans le jardin
en éveil sur la balançoire
avec ton visage renvoyant
jusqu’au coin

le plus dégagé du ciel
les derniers sillons du potager
l’odeur de l’ombre,
comme on aime sentir sa gloire

            La lecture interroge aussi. La quatrième de couverture indique « Le présent ouvrage est un seul et même poème » mais il se présente par deux quatrains sur chaque page (la plupart du temps avec une majuscule) comme un recueil. Ainsi l’incipit.

La nuit de toute part à l’écart au
bord de la fenêtre
blanche,
par l’œillade lunaire

aussi loin que porte le regard
soulignant l’air offert,
les rues dénudées,
comme l’esprit          

            Puis intervient dans les quatrains une écriture en italique.

Géométrie du soir. La ville se tait. Chaque
chose se tait & la lune
avec de légers faux pas
pareille à l’enfant fugueur

Et comme nous pensons à la nuit où
se révoltent les contraires,
désiré ton cœur se déploie
vertige           à l’instant qui se fige

et plus en avant :

Par la nuit dissoute.
Rien qu’une Cadence
qui rassemble les gouttes
en aiguilles farouches

en disant
- je pourrais  te comprendre
[Dure et redoublée,
l’influence de la pluie,

Une nouvelle lecture est possible avec ces italiques (la pluie, la nuit ou le poème ?), ainsi que l’apparition d’un je et d’un tu ambiguë, (l’enfant, la pluie ou une adresse à soi-même ?).
            Ce poème est riche de lectures, un vertige  à l’instant qui se fige, vertige d’un tableau de l’enfant qui s’ouvre à la nuit, au rêve, où l’être est émerveillé de cette magie de l’instant dehors-dedans.

Michel Lansade 
(15/12/22)    



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Poésie











Tarmac

(Novembre 2022)
56 pages - 15 €