Efi est une jeune et brillante collégienne de 14 ans qui a l’ambition de devenir un jour ingénieure, pour pouvoir donner à son pays « un avenir qui ne dépendra plus des autres » et qui ne fera « plus pitié ». Elle est chanceuse, elle le sait, car ses parents ont accepté qu’elle étudie à la ville, ce qui est loin d’être le cas de tous ses amis.

Ce jour-là est un beau jour, car ce sont les vacances scolaires et sur le porte-bagages de la mobylette de son oncle Blabla qui la ramène au village, elle rêve, au plaisir de revoir enfin les siens, après six mois de collège, mais aussi leur annoncer tous ses beaux projets.

Mais son retour à la maison et l’accueil de sa famille, son père surtout, laissent deviner qu’il ne faut désormais plus trop plaisanter, que le temps de l’enfance est révolu et qu’il faut se consacrer aux choses sérieuses.

Des choses sérieuses, ça ils en ont pour elle et elle va le comprendre très vite, au sein de cette famille qu’elle aime pourtant plus que tout mais qui est ancrée dans des traditions dont elle réalise soudain le poids. Elle était à des lieues de tout ça, mais il faut bien le reconnaître et avouer l’inavouable : son père, ses parents, ont décidé qu’elle était en âge de se marier et pour ça ils ont des idées !

On lui a trouvé un mari, « un très bon parti » et le rôle d’une femme c’est de le servir, de lui donner des enfants et de s’occuper, comme toutes les femmes ici, des tâches ménagères.

Son avenir s’obscurcit soudain, il n’est plus entre ses mains. Fini la liberté, les livres qu’elle aime tant, les bavardages avec ses copines… Tous ses beaux rêves s’écroulent.

À dater de la présentation de ce futur mari, elle comprend qu’elle n’aura pas le choix et qu’en fille obéissante, elle doit se plier aux exigences de sa famille, ne pas sortir et être surveillée en permanence, « emprisonnée » en somme… jusqu’au mariage !

Elle ne pourra échapper à son nouveau destin, tout tracé, et à ce mari et traversera beaucoup d’étapes douloureuses et humiliantes.

Prête à tout pour fuir sa condition, avec une énergie mentale retrouvée, la complicité inattendue de son frère Ata et l’écoute de Madame Renata, un petit chemin d’espoir, à l’issue incertaine toutefois, se dessinera.

Jo Witek nous offre un portrait émouvant d’adolescente rebelle et, en même temps, un magnifique plaidoyer contre le mariage forcé qui, hélas, aujourd’hui encore perdure dans beaucoup de pays où les jeunes filles doivent se battre contre des coutumes archaïques pour défendre leur liberté de femme.

Une belle et utile lecture pour la jeunesse !