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Maria POBLETE


Nadia MURAD (Prix Nobel de la Paix 2018)
Non à l’esclavage sexuel

Terrible histoire que celle de Nadia Murad, Kurde yézidie, qui vivait avec sa famille, à Kocho, un village d’Irak. Elle est la dernière d’une fratrie de onze enfants. Elle s’entend très bien avec sa nièce Kathrine qui a cinq ans de moins qu’elle. Elle vit une enfance heureuse mais elle sait que des menaces pèsent : « Les traditions et la religion de son peuple ne sont pas les bienvenues, ici, en Irak, en Arménie ou ailleurs dans le vaste monde. Au milieu des années 1970, les autorités irakiennes avaient entrepris de déplacer de force les Yézidis faisant partie du peuple kurde dans des lotissements en ville où ils seraient plus faciles à contrôler, où on pourrait en finir avec leurs traditions jugées non conformes, où on pourrait les faire taire à jamais. Kocho, son village, est éloigné des villes. Il a résisté, soudé. Il a toujours tenu tête aux puissants. »

Les Kurdes ont toujours résisté face à de multiples menaces mais un danger encore plus grand est imminent.
Nadia n’oubliera pas ce 3 août 2014 alors qu’elle a vingt ans.  Son village est envahi par les véhicules blindés de Daech.  
« Ils embarquent les hommes et les exécutent d’une balle dans la nuque. Ils veulent violer les femmes. Ils enlèvent les filles. »
Ils veulent les forcer à changer de religion ce que refusent les habitants de Kocho déterminés à garder leur foi yézidie.

Nadia est faite prisonnière et le cauchemar est permanent.
« – Pourquoi tu crois que vous êtes ici ? Tu es une infidèle, une sabaya, une prisonnière, une esclave sexuelle, et tu appartiens maintenant à l'État islamique.
Le cauchemar se poursuit.
Chaque seconde est inscrite dans un processus de mort lente et douloureuse.
Elle pense à sa mère, ses sœurs, sa nièce. Les souvenirs lui serrent le ventre. Ils l'anesthésient aussi. »

Elle a le courage de se sauver et finit par arriver dans un camp de réfugiés. En décembre 2018, elle prend l’avion pour Oslo où elle reçoit, « à vingt-cinq ans, le prix Nobel de la paix en même temps que le médecin congolais Denis Mukwege. Un prix décerné pour "les efforts en vue de mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’arme de guerre". »

« Nadia ne se taira plus. Les salles bondées ne lui font plus peur. Le récit de son histoire et de celle de son peuple est l'arme la plus efficace contre le terrorisme. »
Le livre de Maria Poblete est d’une actualité glaçante au moment où les Kurdes manquent cruellement d’un soutien international dans leur combat pour la liberté.

Brigitte Aubonnet 
(16/06/21)    



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Jeunesse


Actes Sud Junior

Ceux qui disent NON
(Mai 2021)
96 pages - 9,90 €









Maria Poblete
est née en 1964 au Chili, pays qu’elle a fui avec sa famille à la suite du coup d’état militaire du Général Pinochet.  Journaliste et écrivaine, elle a publié de nombreux ouvrages.