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et j’ai un papa Albertine est une enfant qui a une relation bien difficile avec sa mère qu’elle appelle « la sorcière ». Pas de mots d’amour, pas de tendresse entre elles. La sorcière est toujours négative avec sa fille. Albertine n’a jamais vu son père qui l’a abandonnée à sa naissance. Voilà la version donnée par cette femme en souffrance qui ne peut s’empêcher de faire souffrir sa fille. « Parfois, dans des moments de calme, entre deux orages, les moments où elle était trop fatiguée pour me traiter d'idiote, d'andouille, de crétine, d'abrutie, d'imbécile, ou autres douceurs qu'elle affectionnait, elle se plaignait d'avoir été maltraitée par sa mère, d'avoir été battue, insultée. J'étais sidérée, même si j'étais habituée. Quoi ? Elle avait souffert de ces choses-là et elle les répétait ? Ça ne lui traversait pas l'esprit ? C'était incompréhensible. Je me disais que ce n'était pas sa faute, si ma mère était un peu folle. Et j'avais très très peur d'être folle à mon tour. Non, pas par hérédité, mais par histoire ressemblante, une espèce d'imprégnation. C'était très confus. Très troublant aussi : je plaignais beaucoup l'enfant malheureuse que ma mère avait été, ça m'empêchait de trop la détester, ce qui était pourtant tentant, surtout quand les gifles pleuvaient, pour un oui pour un non, quand les cris, quand les coups... Surtout le soir. Le soir quand la sorcière venait faire son tour de garde. » Albertine fugue plusieurs fois mais sa mère menace de se suicider. Elle revient donc toujours chez elle pour ne pas être responsable de cette mort. Albertine est obsédée par l’idée de raconter sa vie ce qu’elle fera au fil des années car elle adore raconter des histoires. « Merci, Juju, toi la triste, aussi triste que moi, tu m'as permis de comprendre ça : je veux écrire pour dire. C'est pourtant pas folichon comme révélation, mais ça me redonne un élan, une espèce de force. Une force fragile, attention, je suis à l'abri de la gaîté. » Pour ses 18 ans, un évènement va bouleverser la vie d’Albertine… C’est un roman prenant sur la relation filiale, sur ses dérives, sur les possibilités de construire son identité, sur les vraies valeurs de l’amour parental. L'écriture directe traduit avec force les émotions de cette enfant devenue jeune adulte. Isabelle Minière poursuit son exploration des fragilités de l’humain sans jugement de valeur. Elle valorise la richesse du cheminement pour croire en soi malgré les embûches et trouver l’énergie de construire sa vie. Brigitte Aubonnet (10/05/21) |
Sommaire Lectures Serge Safran (Mai 2021) 192 pages - 17,90 €
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