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Antonio DA SILVA


Azul



Nous sommes à Lisbonne où Miguel, seize ans, entretient un rapport particulier avec la peinture. Lorsqu’il regarde un tableau, il peut entrer à l’intérieur et même y apporter des retouches. Ce pouvoir extraordinaire n’est pas sans risques et va lui procurer des émotions très contradictoires, plaisir, peur, souffrance, et même une histoire d’amour pleine de surprises…

Miguel a découvert ce don à douze ans, lorsqu’il a été placé dans un orphelinat après la mort de son père. La discipline était très rigoureuse. Pour une bagarre avec un copain, il a été puni dans le bureau du directeur, pieds nus sur une règle en fer, avec interdiction de bouger. Au mur était accrochée une reproduction d’un tableau de Brueghel, Jeux d’enfants. Une rue avec 202 gamins en train de jouer à 91 jeux différents. À force de fixer la toile, il s’est retrouvé dans cette rue au milieu des enfants. Il leur a parlé, s’est amusé, a nagé dans une rivière, mais il avait très mal aux pieds…
« Je me suis réveillé à l’infirmerie. Des mains me massaient les orteils avec une crème rafraîchissante. Apparemment, j’avais perdu connaissance après deux heures de punition. »

Le lendemain, il s’est fait punir à nouveau pour recommencer l’expérience et ça a fonctionné. Il est retourné dans la rue avec les enfants. Et c’est encore la douleur qui lui a permis de sortir du tableau.
« En sortant du cadre, je me suis juré d’être libre. Le soir même, je me suis sauvé de l’orphelinat. »
Il a ensuite erré dans les rues de Lisbonne avant d’être recueilli par Maria, une femme généreuse qui tient une auberge, la pensão Azul, où il vit depuis quatre ans, avec six autres enfants adoptés comme lui.

Il a visité des dizaines de tableaux et on le voit évoluer chez Van Gogh, Velasquez, Arcimboldo (où il chipe quelques fruits au passage), Klimt, Hokusai, et bien d’autres. Il a par moments une préférence pour un genre précis, par exemple les scènes de guerre ou les nus…

C’est dans l’une des nombreuses versions des Ménines de Picasso qu’il rencontre April, une jeune fille qui a le même don que lui. Seul problème, elle habite Londres et lui Lisbonne. Pour se retrouver, ils se donnent rendez-vous dans des tableaux, de Monet ou du Douanier Rousseau, où elle se montre coquine et lui fait goûter les joies de la sensualité.

Mais leur don n’est pas tout à fait le même. Miguel a la possibilité d’intervenir sur l’intérieur du tableau, modifier un détail, réparer un oubli, corriger une erreur de perspective, alors que le pouvoir d’April se situe en amont, lui permettant de se glisser dans la pensée du peintre pendant qu’il exécute son œuvre, devenir sa muse et son inspiratrice.

Leur aventure pourrait être agréable et légère s’il n’y avait cette police de la Protection des œuvres qui veille à ce que personne n’intervienne dans le travail des artistes. Poursuivis, recherchés, menacés, les deux adolescents vont courir de grands dangers…
D’autant plus que des phénomènes mystérieux vont se produire : tremblement de terre, orage, tsunami, et même des assassinats en plein cœur de Lisbonne, à proximité de la pensão Azul.

Cette étonnante histoire d’amour, pleine de rebondissements et de suspense, surprend le lecteur autant que Miguel, étonné lui aussi par tous ces bouleversements dont il ignore la cause.
Un roman d’aventures, onirique et fantastique, qui nous entraîne dans le monde de la peinture, à l’intérieur même des tableaux. Un livre étrange et original qui mérite bien sa place dans la collection Épik consacrée aux "voyages dans l’imaginaire".

Serge Cabrol 
(20/09/21)    



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Jeunesse






Antonio DA SILVA, Azul
Rouergue

Collection Épik
(Septembre 2021)
288 pages - 14 €














Antonio Da Silva,

né en 1967 au Portugal,
vit maintenant en France. Azul est son troisième roman.