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Dès la première page, nous entrons directement dans le vif du sujet : un assassinat en pleine cérémonie officielle à l’Hôtel de Ville. Joseph Kaiser, directeur de la société « FerMetal », va être décoré de l’Ordre de La Légion d’Honneur par le ministre. Alors, « sous les applaudissements les deux hommes se fixèrent un instant. Que d’épreuves affrontées ensemble, que de secrets partagés. » Mais,au moment précis de l’accolade, voilà que « son corps vibrait comme une chaîne secouée par un forçat fou, ses mains s’accrochaient désespérément aux bras du ministre… Joseph Kaiser ne voulait pas mourir. » On en déduit vite qu’il s’agit d’un assassinat car Joseph Kaiser portait un pacemaker qui a été piraté. « D’un simple clic le moment venu […] il désactive la fonction thérapeutique de défibrillation et télécommande un choc électrique mortel. » L’origine yéniche de plusieurs protagonistes a une certaine importance ici : « Les Yéniches appartiennent à un groupe ethnique semi-nomade d’Europe dont l’origine semble venir, en général d’Allemagne et de Suisse. » Comme le pense Nathan, le brillant héritier, le fils de Joseph, doté d’une personnalité complexe, voire limite : « En fait notre peuple est un clan, unique et multiple. » Et à propos de son père et de son oncle : « Ils avaient opté pour une assimilation à la société contemporaine et ses attributs culturels, sociaux et mercantiles, se coupant ainsi de leurs racines. Pourquoi pas après tout. Mais malheureusement, cette finalité unique était devenue leur fatalité. » Nathan n’est pas le seul à être considéré comme suspect dans les louches trafics que ce roman nous indique. Sa mère Ruth, qu’il semble haïr et mépriser, parait également bien compromise… Jusqu’à ce que les évènements, en soulignant les intrications politico-internationales, viennent toucher de près l’équipe de Farel ; évènements qui vont alors faire entrer en action, voire en concurrence, différents services de l’Etat, à Paris comme à Lyon. Mais il est impossible d’aller plus loin dans le déroulement et les conséquences de cette histoire, au demeurant, rondement menée. Par ailleurs, cette combinaison subtile entre thriller et policier vient ici embraser une analyse des perversions et trafics d’une société sans scrupules. Projections pessimistes d’une réalité inquiétante ? Politique fiction ? Habileté de l’auteur, André Blanc, qu’il faut noter, c’est ce qui est présenté en italique lors des dialogues entre les différents personnages. À propos toujours, et qu’il est pertinent de comprendre ou de savoir : pensées secrètes, analyses personnelles, etc. Sortes de sous-titres laissant apercevoir les arcanes d’une pensée. Ainsi : « Il a sa tête des mauvais jours, se dit Agopian. Là-haut, on doit lui mettre une sacrée pression. Gaffe aujourd’hui à celui qui dérape. » Alors du suspense, évidemment, avec cette écriture qui raconte bien, fouille, émeut et tient en haleine, et déclenchera cet « emballement » face à une histoire contemporaine, qui bien que fictive, a des accents de réalité ! À s’y méprendre ! Anne-Marie Boisson (29/04/21) |
Sommaire Noir & polar ![]() Jigal Polar (Février 2021) 312 pages - 19 € ![]() André Blanc Bio bibliographie sur polar.jigal.com Découvrir sur notre site d'autres romans du même auteur : ![]() Tortuga's bank ![]() Violence d’état ![]() Rue des Fantasques |
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