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Joanna, est en avion avec son compagnon Alistair et leur bébé, Noah, de « soixante-quatre jours ». Ils sont en partance pour Melbourne. Depuis Glasgow où ils habitent, le voyage dure plus de 24 heures. « Les pleurs de Noah couvraient littéralement le bruit du moteur de l’avion et de l’air conditionné. Les gens autour pressaient leurs écouteurs contre leurs oreilles et poussaient le volume au maximum. Ils fixaient Joanna de temps à autre et leurs regards en disaient long. C’est quoi le problème avec votre enfant ? Pourquoi ? Pourquoi faut-il qu’on m’ait placé à côté de vous ? […] Certaines femmes ne devraient pas être autorisées à devenir mères. » On est très souvent « dans la pauvre tête de Joanna » qui, en plus d’être une très jeune femme peu sûre d’elle, est une jeune maman épuisée par les pleurs de son bébé, par le manque de sommeil accumulé « Elle n’avait pas dormi plus de trois heures d’affilée depuis neuf semaines » et de plus torturée par une otite. On apprend ainsi, pendant ce vol interminable, que Joanna a rencontré Alistair alors qu’il était encore marié et qu’elle en a été très contrariée, que c’est une jeune prof de collège qui doute de tout et que le charme, la beauté, la maturité et l’assurance d’Alistair, « son donneur de médicaments, son réparateur de choses cassées, son fabricant de bonheur » la rend complètement dépendante de lui qu’elle voit comme un héros. Le lecteur comprend tout de suite, de son côté, que rien ne résiste à Alistair pas même les pleurs de son bébé et que c’est un homme politique aux dents longues. Jeune militant, il a gravi très rapidement les échelons du Parti Travailliste où il occupe un poste très important et est sur le point de se faire élire. Comme homme, on le sent prêt à tout pour récupérer Chloé, la fille qu’il a eue avec Alexandra, sa première femme, qu’il dépeint à Joanna et par conséquent à nous, lecteurs, comme une folle alcoolique. Sous le charme d’Alistair, on pressent une détermination de fer. On dévore le roman d’Helen Fitzgerald parce qu’il est diaboliquement construit pour ça. Dès le deuxième chapitre, on est transporté à la cour suprême de Melbourne, au procès de Joanna. On sait qu’il s’est passé quelque chose d’horrible. Les trois parties du livre vont alterner les moments du procès qui a lieu en juillet, les pensées de Joanna et celles de l’ex-femme d’Alistair, Alexandra, au moment du drame, en février et ce jusqu’au mois de mars. Un épilogue nous transportera deux ans après les faits. Ces allers-retours dans la chronologie captivent encore plus le lecteur ainsi manipulé lui aussi, tout autant que l’émergence du personnage d’Alistair au gré des souvenirs de ses deux femmes. Une histoire machiavélique. Sylvie Lansade (22/07/20) |
Sommaire Noir & polar ![]() Les arènes / Equinox (Juin 2020) 400 pages - 18 € Traduit de l’anglais par Alexandre Civico
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