Etre dans le vent c’est une ambition de feuille morte.
Jean Guitton, cité par l’auteur.

Parmi les praticiens amateurs de peinture d’où émergent parfois des artistes reconnus, l’art contemporain (ou AC) est ignoré dans 84 % des cas… L’art dit contemporain n’est donc pas l’art de nos contemporains. »

Mais d’où vient l’AC ? Au milieu de l’art moderne, « en 1917, à New-York, Duchamp expose un urinoir en porcelaine qu’il signe du nom d’un fabricant de sanitaires, R Mutt, et l’intitule Fontaine. Succès de scandale. Duchamp explique […] qu’il a créé une pensée nouvelle pour cet objet. » L’AC est né à ce moment et l’avant-garde de l’art moderne se transforme en postmoderne « qui ne privilégie plus le progrès et l’avenir (on n’y croit plus) mais se confond avec l’actualité, l’immédiateté, le quotidien. Il se développera dans les années 60.

Christine Sourgins reproche à l’AC d’être relativiste, laid en reproduisant l’hideux du monde, transgressif à bon compte, coupé de la tradition des arts plastiques, de ses techniques, hégémonique, totalitaire, suicidaire, en un mot d’être antihumaniste. Il est devenu également un art officiel, prôné par le ministère de la culture qui fait la côte des artistes par des expositions et en étant le premier acheteur.

Au passage nous apprenons (et sourions) en apprenant que Malevitch n’a pas inventé le monochrome en 1918, bien avant, au salon des arts incohérents de 1882, Alphonse Allais avait présenté Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige. En 1884, il s’essaie au rouge en donnant à voir Récolte de tomates sur le bord de la mer Rouge par des cardinaux apoplectiques, puis au gris et au bleu…

Un pamphlet très étayé, avec de nombreuses références, contre l’art contemporain. Il est vrai qu’à lire les exemples cités il y a peu de choses à sauver, voire rien aux yeux de Christine Sourgins.

Michel Lansade 
(30/11/18)