La recherche du passé paternel est l’occasion pour l’auteur-journaliste de faire la connaissance de Frida, étonnante, personnage complexe, affranchie des conventions, passionnée et amoureuse de son amant, Michel, de son mari Diego, de ses amantes…

L’auteur découvre aussi des documents de son père, dont il insère des reproductions dans le texte, autant d’indices de cette relation dont il n’avait jamais eu connaissance. Il entraîne ainsi le lecteur dans une histoire intime au cours de laquelle on croise les noms les plus fameux du Paris des années 30. Les anecdotes, les habitudes au sujet des peintres, des auteurs surréalistes sont passionnantes : Sans doute mon père, à la fin des années 30, avait-il lui-même rêvé d’un voyage au Mexique, à mi-chemin entre l’enquête ethnographique de Soustelle, des fantasmes exotiques du Douanier Rousseau, de la quête surréaliste de Breton, des aventures de Costal l’Indien et du voyage initiatique d’Artaud. Quand il rencontre Frida, il est particulièrement sensible au fait qu’elle soit d’origine mexicaine car il a déjà une idée assez précise du pays et de sa culture.

Ce documentaire-enquête est riche et réserve des anecdotes surprenantes : il permet au lecteur de plonger dans le Paris des années 30, avec des portraits inédits de célébrités culturelles et des séquences inattendues. On croise Duchamp, Anna de Noailles (pour ne citer qu’eux) au hasard des dîners. L’auteur nous donne aussi accès au monde politique de cette période. Ainsi, ce récit intime, non fictionnel qu’est la recherche du père, nous raconte-t-il des histoires qui nous font redécouvrir une période au sujet de laquelle on aurait pu penser que tout avait été dit.

Ce récit aussi émouvant que captivant saisit une période riche et mouvementée récit qui met en valeur les liens entre les artistes, les galeristes et les écrivains à la faveur d’une belle histoire d’amour.

Sylvie Legendre-Torcolacci 
(10/09/18)