Erwan a un père sénégalais et une mère bretonne et, comme Rubin Carter, il est confronté au racisme au quotidien. Il est dans un internat car il a été renvoyé de nombreux collèges. Avec son copain Cédric, ils fuguent car ils supportent mal la vie étriquée de leur quotidien. À sa grande surprise, à leur retour, l’équipe de l’internat au lieu de sanctionner Erwan va lui proposer une semaine dans un centre équestre. Le propriétaire, lui aussi, fait preuve d’un racisme banalisé qu’Erwan supporte mal mais cette semaine passée à travailler avec Gilbert va transformer beaucoup de choses…

Erwan est aussi un passionné de boxe : « La boxe, c'est le seul sport où tu es obligé d'aller au bout à chaque entraînement, sans tricher. Ne pas croire que tout est arrivé parce que trois gouttes de sueur perlent au front. Et inutile de se dire que c'est idiot de souffrir comme ça. J'aurais pu aimer la course à pied ou le foot, mais l'odeur du ring m'est tombée dessus comme un cadeau au pied du sapin. Ma peau noire y est peut-être pour quelque chose, c'est souvent la couleur de ce sport. Pour tenir, il faut des endurcis, des durs au mal, des noyés qui ont envie de remonter à la surface, même si on leur tient la tête sous l'eau. »

C’est un très beau roman qui dénonce ce racisme au quotidien, banalisé, qui finit par devenir normal et soi-disant anodin, toutes ces phrases dites par-ci, par-là qui pourrissent les relations et entraînent souvent des incompréhensions, des conflits, des violences.

Apprendre à se connaître efface bien des idées reçues et ce roman nous le démontre une fois de plus, avec l’écriture toujours tendre et poétique d’Ahmed Kalouaz quand il parle de sujets douloureux.

Brigitte Aubonnet 
(06/01/18)