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C’est par hasard que Bénédict Hugues, professeur de latin médiéval à Genève, tombe sur une lettre écrite en 1574 par un évêque très haut placé, Guelfo Scanziani, au cardinal Amedeo Valsangiacomo. À la première lecture, cette lettre lui paraît bizarre puis il comprend qu’elle annonce un meurtre en termes voilés et qu’elle établit un lien entre les astrologues vénitiens et l’hérésie du « Christ difforme ». On assiste alors à la longue enquête que Bénédict va livrer auprès des universitaires et des bibliothèques pour en savoir plus sur cette lettre, son époque et les personnages cités. Il apprend ainsi qu’en 1571 une prophétie du Christ à douze doigts déferle sur l’Italie. Elle annonce qu’un envoyé du Ciel sauvera l’Eglise romaine de la Réforme. Parallèlement, on assiste à la préparation d’un attentat par un groupe d’extrême droite, la « Fondation des Pèlerins ibériques » qui s’associe à des mercenaires de Daesh, visant à éliminer un pape jugé trop moderne et bienveillant à l’égard des migrants. Curieusement, l’histoire se répète ; la devise de la Fondation des Pèlerins ibériques « que les hérétiques soient éliminés » n’est autre que celle de la Congregazione des Pèlerins ibériques du XVIème siècle. Cette fondation est animée par Bartolomeo San Benedetto, un illuminé raciste et homophobe, atteint de polydactylie (il a six doigts à chaque main) et qui a été initié à la fameuse prophétie par un prêtre qui l’a formé, élevé et endoctriné. Il agit dans l’espoir que le cardinal Alfonso Fernandez Diaz puisse devenir pape après l’attentat. Ce cardinal très réactionnaire et ambitieux déteste ce pape qui « trahit l’exigence spirituelle de sa mission ». Tandis que se prépare l’attentat, Bénédict mène l’enquête sur le Carnaval noir de 1575 où une série de crimes n’a jamais pu être expliquée. Bien sûr l’élucidation des secrets de la lettre aura une incidence sur les évènements du présent. En plus de la construction minutieuse de ces deux intrigues imbriquées, Metin Arditi nous offre un roman où se côtoient le latin médiéval et le frioulan, des personnages issus de milieux très différents, d’idéologies opposées, des fous de Dieu, un tableau gigantesque représentant le Christ aux douze doigts de Paolo Il Nano qui disparait alors que le peintre est assassiné, la Confrérie du Saint Sépulcre incendiée et son fondateur assassiné, le tout dans une langue fluide et drôle. Nadine Dutier (24/09/18) |
Sommaire Lectures Grasset (Août 2018) 400 pages - 22 €
Bio-bibliographie sur Wikipédia Découvrir sur notre site d'autres livres du même auteur : Le Turquetto La confrérie des moines volants L’enfant qui mesurait le monde |
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