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Florence M.-FORSYTHE

Tu me vertiges
L’amour interdit de Maria Casarès et Albert Camus



Maria Casarès et Albert Camus se rencontrent et vivent une grande passion, nous sommes à Paris le 6 juin 1944 : « Ils s’engouffrent sous la porte cochère. Il la précède dans les escaliers. Étourdie de rire, d’émotion et de fatigue, elle le suit, toute à la joie d’être en compagnie de cet homme qui l’attire follement. » Voilà ce que nous découvrons dans ce roman qui nous permet de croiser beaucoup de personnes connues du monde du théâtre, de la littérature, de la musique, de la peinture, de la création sous toutes ses formes, entre autres, : Claude Simon, Jean Cocteau, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Juliette Gréco, Anouk Aimée, Picasso qui défend l’engagement : « Nous, les artistes, on doit se battre avec notre art pour dénoncer l’atrocité. »   

Maria Casarès, exilée avec sa mère car Franco arrive au pouvoir en Espagne et son père était un ministre de la Seconde République espagnole, commence sa carrière de comédienne soutenue par Marcel Herrand. Elle jouera dans Le Malentendu puis Camus écrira aussi des rôles pour elle. Ils participeront à la Résistance ensemble et vivront la Libération, période d’enthousiasme mais aussi de complication pour continuer à vivre leur amour puisqu’Albert Camus est marié et sa femme va venir le rejoindre à Paris. Camus écrit des articles pour le journal Combat. François Mauriac et Albert Camus vont s’affronter au sujet de l’épuration.

Maria Casarès est une femme indépendante qui veut défendre sa liberté. Elle va quitter Marcel Herrand pour ne pas tomber dans la routine et se laisser engluer par la sécurité du théâtre où tout lui était donné.

Elle va aussi quitter Albert car elle veut vivre comme une femme libre : « Vois-tu, Beauvoir a raison. Je ne l’aime pas. Mais je la respecte pour ce qu’elle cherche à faire exister, à savoir l’égalité des sexes. » Le hasard les fera se retrouver deux ans plus tard…

Albert Camus va aussi s’affronter avec  Jean-Paul Sartre et Jean-Louis Barrault, ce dernier lui ayant demandé d’adapter La peste, roman qu’il a beaucoup aimé. Albert Camus écrira une pièce, l’Etat de siège, mais ils ne seront pas d’accord : « Moi j’écris du théâtre et mon problème n’est pas de satisfaire ou non le public de Marigny » ce qui est la préoccupation de Jean-Louis Barrault et Madeleine  Renault.

C’est toute une époque que nous traversons de 1944 à 1960 dans ce roman très bien construit qui lie la réalité et la fiction. Maria Casarès et Albert Camus échangent beaucoup sur la création et sur leurs conceptions de l’amour qui ne sont pas toujours exactement les mêmes.

Voilà un roman enthousiasmant sur la passion qui unit deux êtres d’exception et sur leurs vies aux multiples facettes, riches de doutes, de rencontres, de créations, de recherches…

Brigitte Aubonnet 
(20/04/17)    



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Le Passeur

(Mars 2017)
256 pages - 19,50 €





Florence M.-Forsythe,
metteur en scène, comédienne et auteure,
a également travaillé comme productrice déléguée d’émissions radiophoniques pour France-Culture.


Bio-bibliographie sur
le site de l’auteure.



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