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Élisa VIX

Assassins d'avant


Adèle, confrontée à une ancienne photo, va chercher, avec l’aide d’un policier, à découvrir les détails d’une histoire vieille de vingt-cinq ans, l’assassinat de sa mère, institutrice, par un de ses élèves dans la salle de classe. Comment ? Pourquoi ?

Adèle avait cinq ans quand sa mère est morte. « À l'époque, on ne me dit rien. On me cache tout. On m'épargne. Pour mon bien. Trop petite. Trop fragile. Trop dur à énoncer. Pendant huit jours, mon père me raconte que ma mère est en voyage. On l'enterre sans moi. Par la suite, on m'explique que maman a eu un accident, qu'elle est gravement blessée. Enfin, on m'annonce qu'elle ne reviendra pas. »

Son père a fait le vide, effacé tout souvenir, toujours pour le bien de sa fille.
C’est seulement à quatorze ans qu’une cousine lui révèle que sa mère a été tuée par un de ses élèves qui a également trouvé la mort.
Elle interroge son père qui dit ne pas en savoir plus et ne veut plus en parler.
On peut commander maintenant le journal d’un jour précis. Le Parisien du 28 mars 1989 lui donne les premiers détails. « La police judiciaire dépêchée immédiatement identifie un suspect. Il s'agit de Ladji K., onze ans, élève de madame Moineau. On retrouve l'arme du crime sur sa table. Il ne nie pas les faits. Mais alors que l'enfant va être emmené jusqu'au véhicule qui doit le conduire au commissariat, il échappe à la vigilance de ses gardiens et traverse la rue en courant. |…] Renversé par une moto, le jeune garçon décède quelques heures plus tard à l'hôpital Necker sans avoir repris connaissance. » C’est tout ce qu’elle a réussi à savoir.

Et puis voilà qu’en aidant son père à déménager, elle tombe sur cette photo de classe, une photo de cette année-là, où sa mère a inscrit au dos les noms de ses élèves.
Adèle s’est précipitée sur « Copains d’avant » (d’où le titre du roman). Deux inscrits seulement pour le CM2 de l’école Jacques Prévert en 1989. Le premier, en apprenant qui elle est, a refusé tout contact. Pour le deuxième, elle a choisi de ruser. A partir de quelques renseignements indiqués sur le site, elle a utilisé un prétexte pour le contacter sans révéler sa propre identité.

C’est une fois installés face à face dans un café, qu’elle a glissé vers lui la photo de classe. Il aurait pu s’enfuir à toutes jambes, mais il est resté là. « Devant cette femme inconnue, j'éprouve un sentiment étrange, proche de l'euphorie, comme si j'avais enfin trouvé la personne complémentaire. Celle dont les blessures épouseraient mes failles. Celle dont l'âpreté entendrait ma fureur. Nous avons poussé sur le même terreau vicié, sur le même traumatisme fondateur. »

En chapitres alternés, toujours à la première personne, on suit les deux personnages principaux. Le petit Manuel Ferreira est devenu policier. Pour garder le contact avec Adèle, il accepte de l’aider, de faire des recherches, de lui retrouver le dossier de l’affaire, de lui photocopier les procès-verbaux des interrogatoires. Mais on voit aussi qu’il trie, ne fournit pas tout… Adèle s’en rend compte mais ne le montre pas. Un jeu du chat et de la souris se met en place.

Adèle prend un congé pour se consacrer à sa quête et s’y lance à corps perdu. Il faut qu’elle sache pourquoi sa mère que tout le monde, semble-t-il, adorait a été assassinée, comment un enfant a pu apporter une arme en classe et lui tirer dans le dos.

Mais au fil de ses recherches, des secrets de famille remontent à la surface et ce qu’elle apprend n’est pas toujours agréable à entendre. Chacun des protagonistes n’a eu qu’une vision parcellaire de l’affaire alors qu’elle reconstitue peu à peu le puzzle pour obtenir une vue d’ensemble.

Une fois encore, comme on l’a déjà vu dans Ubac, Elisa Vix sait faire monter la tension entre les personnages en éclairant les zones d’ombres du passé. Une situation relativement claire au départ va progressivement livrer ses secrets, créant un suspense sur l’issue de l’enquête. Comment chacun sortira-t-il de cette implacable recherche de vérité et de lumière ? Pas de souci pour le lecteur, il suffit de lire pour savoir… N’hésitez pas.

Serge Cabrol 
(11/09/17)    



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Noir & polar









Rouergue Noir

(Septembre 2017)
176 pages, 18 €













Élisa Vix,
a déjà publié de nombreux livres pour la jeunesse ou en littérature policière dont certains ont été adaptés pour la télévision.










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