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Laurent MAUVIGNIER

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Voici un roman ! Un vrai. Une pure fiction du début à la fin qui nous entraîne dans les méandres d’une relation mère-fils. Une mère, Sibylle, qui vient de divorcer. Un fils, Samuel, en quête de repères. À défaut de les trouver, il se greffe à un groupe peu recommandable de sa classe.

Un peu skinhead, un peu paumé, le groupe décide un soir de s’introduire dans une fête de « petits bourges ». Objectif : montrer sa différence. Le rituel passe évidemment par une fille. Elle plaît à Samuel, elle plaît aux autres. Pourquoi ne pas la prendre ? À deux si possible. Samuel ne participe pas au viol (qui, heureusement, n’aboutit pas) mais il laisse faire. Plus tard, ivres morts, les membres du petit groupe seront arrêtés par la police. La fille portera plainte. Sibylle, déçue, déconfite, en colère, ira chercher son fils au commissariat. Passé le choc, un seul mot d’ordre pour elle : agir.

Et Sybille n’est pas de celles qui agissent à moitié. Pour sortir son fils de cette mauvaise pente, elle l’emmène au Kirghizistan. Tous deux sont bons cavaliers et c’est donc à cheval qu’ils sillonnent le pays. Leur chemin n’est pas sans embûche, la plus grande étant la communication. Comment une mère peut-elle parler à son adolescent de fils ? Comment ce fils peut-il avoir envie de parler à une mère qui vient de le couper de son monde, de ses potes ? Une mère qui a été quittée par un mari, le père de Samuel que Samuel voit peu mais vénère. Lui, au moins, est un homme ! Sa mère, elle… pauvre femme…

La réalité du couple que formait ses parents est plus complexe, Samuel le découvrira et le lecteur aussi. Des découvertes qui laisseront perplexes tant elles sont graves, tant elles touchent aux valeurs que Sybille, coûte que coûte, vaille que vaille, tente de transmettre à ce fils désabusé. Il y sera question d’attentats, de musulmans. Ceux d’avant, des années 60, mais à travers lesquels Laurent Mauvignier peut faire le lien avec la situation actuelle. Le temps est une boucle, les mères et les fils des murs. Seul le bout du monde et ses dangers pourront sortir les uns et les autres de l’impasse.

Un roman qui se passe presque en huis clos, entre mère et fils. Où se lisent cependant de sublimes pages sur les chevaux. Sensibles, ils paraissent l’être plus que les humains. Ils les portent en tout cas. Jusqu’à donner leur vie pour eux. Comme des mères.

Isabelle Rossignol 
(31/10/16)    



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Éditions de Minuit

(Septembre 2016)
240 pages - 17 €



Photo © Éditions de Minuit
Laurent Mauvignier,
né à Tours en 1967,
a déjà publié
une douzaine de livres.

Pour visiter son site :
www.laurent-mauvignier.net



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