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Ahmed KALOUAZ


Les regards des autres


Laure est collégienne et, depuis qu’elle est en sixième, elle est victime de harcèlement par un groupe de filles dirigé par Alice depuis le jour où Laure a dit qu’elle aimait bien Eric qui est considéré comme « particulier » puisqu’il est taxé d’être « intello ». Laure est de plus en plus perturbée par ces attaques qui l’empêchent de se sentir bien même chez elle. Au collège, elle a du mal à se concentrer, ses résultats sont en dents de scie en fonction de l’état dans lequel elle se trouve. Elle appréhende chaque rentrée au retour des vacances, au retour du week-end et elle s’englue dans un terrible engrenage dont elle n’arrive pas à s’extraire. Elle imagine que personne ne pourra l’aider, ni ses parents, ni les professeurs… Elle considère que les adultes jouent souvent à l’autruche. Moins elle parle, plus elle se sent mal. De plus, son ami Léo fait partie d’une bande qui frappe un jeune Syrien assimilé à un Africain. Il justifie le fait d’agresser ainsi un autre jeune pour se sentir fort lui-même.

Le thème du harcèlement est très bien abordé car il montre le cercle vicieux dans lequel s’enferre un jeune. Il explicite l’engrenage qui consiste à ne pas réagir lors de la première attaque, puis la peur de parler par crainte des représailles, la honte de ne pas réagir et de se sentir faible, la perte de l’estime de soi, le sentiment d’isolement avec l’impression que personne ne pourrait comprendre.

Le roman donne aussi les justifications d’un harceleur qui lui aussi n’est pas sûr de lui. De mauvaises raisons sont exploitées pour essayer de se sentir exister dans la période complexe qu’est l’adolescence.

C’est un thème terriblement d’actualité car le harcèlement au cours de la scolarité concerne des jeunes de la maternelle au lycée.  

Le roman aborde aussi tous les risques liés au téléphone : « Pourtant, depuis la rentrée, je sais que d'autres que moi sont des victimes, de bande de garçons le plus souvent. La bande les fait exister, les protège aussi. Gare à celle qui poste une photo même innocente sur son téléphone. Le fameux Snapchat, dont les messages et les images s’effacent normalement au bout de quinze secondes. Le dernier des imbéciles sait faire une capture d'écran. Pour peu que le message arrive d’un bord de piscine, où la fille porte un maillot de bain ou une robe légère de week-end, les légendes salaces se mettent à circuler. »

C’est un roman très fort et très utile à diffuser absolument auprès des collégiens et lycéens qui pourrait ainsi les aider à ne pas se laisser faire, à en parler aux adultes sans avoir l’impression d’être une « balance ».

Brigitte Aubonnet 
(11/03/16)    



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Jeunesse


Le Rouergue

Collection doado
(Février 2016)
96 pages - 9,20 €




Ahmed Kalouaz,
né en 1952 en Algérie, a publié une quarantaine de livres (poésie, nouvelles, roman, théâtre, textes
pour la jeunesse).


Bio-bibliographie
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