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Philippe GEORGET
Ce roman comporte trois grands chapitres : Première rencontre, Deuxième rencontre et Troisième rencontre, chaque chapitre étant scandé en douze rounds. Plus un épilogue. Dernier combat ? En tout cas celui-ci s’est terminé par K.O. Son entraîneur, Emile, l’ami, le "vieux", attentionné est là, qui veut l’aider. Avec cette pudeur qui emploie l’humour pour cacher la vraie tendresse : « Je m’appelle Pierre. J’ai 27 ans. Le roman va s’organiser autour du quotidien – complexe et chaotique – du jeune boxeur. Il est question que sa carrière se termine : « Quand t’arrêtes, j’arrête. C’est aussi simple que ça. Il me serre fort dans ses bras et je sens qu’il a autant peur que moi du vide qui nous attend après. » Son emploi à mi-temps dans un bar ne suffisant pas, il accepte la proposition de son ami Sergueï, chauffeur de taxi, réfugié politique. « La rosée décore de perles mon blouson déchiré. Je souffle. Les perles glissent sur la toile, accrochant dans leur chute des éclats de lumière. Elles s’improvisent en rubis, en saphir, en émeraude avant de finir simple larmes dans une flaque de boue. Je gis au pied d’un banc, le nez dans l’herbe mouillée. […] Un rideau d’arbres filtre les gémissements de la ville qui s’éveille. » Or, avec Philippe Georget, nous savons déjà qu’il va y avoir un sous-bois. Que ce soit avec des phrases simples et mélodieuses, pour nous décrire les sentiments de ses personnages, ou bien avec son écriture plus "frappante" lorsqu’il veut nous entraîner vers la violence des faits. « Paris, France Ici il s’agit de l’histoire de l’ancienne Yougoslavie, des massacres, des responsabilités de certains pays, dont la France, les causes, les compromis, les stratégies des uns, les crimes des autres… Philippe Georget peut aussi déposer subtilement quelques points (est-ce pour nous dérouter ?) comme par exemple une photo du père de notre boxeur, ancien diplomate, retrouvée près d’un cadavre. Points qui assaisonnent le récit d’un suspense supplémentaire, alors qu’il regorge déjà de questions soulevées. Et il y a aussi bien sûr cet ami serbe, au passé plus complexe qu’il n’y paraît. Qui est-il vraiment ? Pierre a repris l’entraînement. Il veut continuer à se battre. Et aussi comprendre. Mais quels combats mènera-t-il avec sa forme personnelle de courage ? Et lequel se passera sur le ring ? Ce sont ces questions sur la mort, la torture, la fin qui justifie ou pas les moyens, tellement complexes, que le narrateur nous livre, en l’état, avec cette honnêteté où se perçoit sa souffrance, des réponses qu’il sait n’être que partielles et surtout relatives. Sa réflexion est à la fois intuitive et profonde. Son ami Sergueï qu’il retrouve : « Les hommes sont des cerfs-volants, poursuit-il. Nous pestons souvent contre les liens d’amour et d’amitié qui nous entravent, et qui, croit-on, nous gênent pour réaliser nos rêves. […] Mais quand le vent souffle, ce sont ces liens qui nous sauvent. Toujours. Eux seuls nous empêchent de nous écraser. » Est-ce un roman sur l’amitié, sincère ou non, instrumentalisée ou non, en tout cas bousculée par certains évènements ? Est-ce le récit d’une personnalité au passé peut-être difficile, au présent compliqué, face à des questions douloureuses ? Est-ce un roman sur le poids d’événements sur les consciences, innocentes ou non ? Sans doute un peu de tout cela, mais avec, et avant tout, ce charme que l’auteur déploie une fois de plus, pour nous raconter ses "histoires". Anne-Marie Boisson |
Sommaire Noir & polar ![]() Editions Jigal (Mai 2014) 416 pages - 9,80 € ![]() (Mai 2015) 480 pages - 7,70 €
Découvrir sur notre site d'autres romans du même auteur : ![]() Les violents de l'automne ![]() Tendre comme les pierres |
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