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Robert GALBRAITH
L'Appel du Coucou
La top model Lula Landry s'est suicidée en se jetant du haut de son
balcon, une nuit d'hiver. C'est du moins ce que la police conclut, après
une enquête sommaire. Le frère de Lula, John Bristow, n'est pas
convaincu par ces conclusions. Il fait appel aux services du détective
Cormoran Strike, qui a été le camarade de classe de son frère
Charlie. Charlie est mort, lui aussi, enfant, d'un accident de vélo.
John Bristow est le seul survivant de la fratrie. Lula s'est-elle vraiment suicidée
? Voilà le point de départ et d'arrivée d'une
intrigue policière finement menée.
Pour faire un bon roman policier, il faut un bon personnage de détective.
Cormoran Strike est en tous points abouti. Il a appartenu à la police
des armées, a perdu une jambe en Afghanistan, et vient de se séparer
de sa compagne, une jeune femme riche et superbe. Il est jeune encore, son père
est une star du rock mais il ne l'a jamais fréquenté
et sa mère une ex-groupie. On devine chez Strike une sensibilité
profonde, réelle. Il est un peu perdu, mais rédige soigneusement
ses notes pour l'enquête. Il est mal foutu, mal sapé, mais sait
se tenir parfaitement en société et endosser son plus beau costume
lorsque c'est nécessaire.
Pour faire un bon personnage de détective, il faut lui adjoindre une
secrétaire fut-fut. La secrétaire de Strike s'appelle Robin. Elle
est fiancée et amoureuse, assure des missions d'intérim en attendant
de décrocher une vraie place à la hauteur de ses ambitions. Elle
ne devrait faire que passer dans l'histoire, mais non, elle est là et
bien là, discrète et indispensable, capable d'initiatives et de
déductions. Elle n'a pas envie que sa mission d'intérim auprès
de Strike se termine.
Pour mener une bonne intrigue policière, il faut que le crime originel
permette à plusieurs strates de la société de se rencontrer.
Dans L'Appel du coucou, on passe des backstages des défilés
de mode aux foyers de réinsertion sociale, des cabinets feutrés
d'avocats aux paparazzis, des fast-foods aux restaurants haut-de-gamme. Le détective
Strike promène sa silhouette pataude dans tous les milieux, avec une
aisance égale. L'enquête est sinueuse à souhait, le dénouement
inattendu et imparable.
L'auteur ? Ah oui, l'auteur
Sous le pseudo Robert Galbraith se cache
se cachait J.K. Rowling. Est-ce que savoir cela change notre lecture
? Eh bien, disons que oui, mais pas pour les raisons attendues. Après
la semi-déception de son précédent roman Une place à
prendre, L'Appel du coucou nous offre une vraie bonne surprise, et
un peu plus que cela. On est, ici, presque à égale distance entre
Agatha Christie et Ruth Rendell. Rigueur de l'élaboration de l'intrigue
et vraisemblance de la psychologie : de la figure maternelle incarnée
par Mrs Bristow, n'aimant pas d'un même amour les trois enfants qu'elle
a adoptés, à la fascination/jalousie que peut éprouver
une jeune fille noire déshéritée pour un mannequin, en
passant par les secrétaires d'avocats, les maquilleuses, les chauffeurs
et les épouses de producteurs de cinéma, tout est convainquant.
Mais en refermant le roman, c'est bien à Robin et à Strike que
l'on continue de penser. Ces deux-là, il nous tarde de les retrouver
pour une nouvelle enquête. On aura oublié la courte vie de Lula
la top model et les raisons de sa mort. Mais on grillera de savoir comment évoluent
les relations entre le détective et sa secrétaire !
Christine Bini
(24/12/13)
Lire d'autres articles de Christine Bini sur http://christinebini.blogspot.fr/
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Sommaire
Noir & polar

Grasset
(Novembre 2013)
576 pages - 21,50 €
Livre de Poche
(Octobre 2014)
696 pages – 8,30 €
Traduit de l’anglais par
François Rosso

J. K. Rowling
Robert Galbraith est un pseudonyme utilisé par l'auteur des Harry Potter pour écrire des polars.
Le site créé pour
Robert Galbraith
communique maintenant
avec celui de
J. K. Rowling.
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