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Paul FOURNEL

Avant le polar
99 notes préparatoires à l’écriture d’un roman policier




Paul Fournel réalise la double tâche de donner des indications pour écrire un polar tout en nous plongeant dans un polar. En 99 notes, nous découvrons comment il est possible de créer une intrigue, des personnages, des rebondissements… Clémentine, une jeune adolescente, a été étranglée au Parc Montsouris : « Note 4. Un peu de documentation. Sous son aspect domestiqué, le parc Montsouris est le territoire des ombres. Ombres des morts par milliers dont les ossements s'entassaient dans des catacombes et qu'il a fallu déblayer pour dessiner le parc, ombres des fous hurlants de l'hôpital Sainte-Anne qui venaient agiter leurs tourments autour du lac, ombre du grand pavillon du Maroc que le feu dévora et qui brûle encore. »
Le lieutenant Maussade, chargé de l’enquête, interroge les jeunes filles amies de Clémentine. Sont-elles si innocentes ? Il interroge aussi Marie Chaumet, la mère de Clémentine. Quelles relations va-t-il établir au fil des rencontres ? Que contient le « journal vrai » de Clémentine et que signifie cette expression Journal vrai ?

Nous sommes pris par l’intrigue tout en apprenant, au fil des pages, les éléments importants qui permettent d’inventer un polar : « Note 8. Il faut aussi décider du rayon d'action du polar. Un polar est comme une grenade, son champ de destruction peut avoir un rayon large ou réduit. Là, clairement, la sécurité du monde (lire "des USA et de l'Europe") n'est pas en jeu. Le format n'est pas celui de James Bond. Le Pentagone est en sécurité et sa Majesté la Reine d'Angleterre peut dormir sur ses deux oreilles, elle ne sera pas violée. Ce polar est à rayonnement local. Aux dimensions d'un téléfilm. »

C’est une belle alchimie, une leçon d’écriture bien attrayante puisque que nous suivons l’enquête pas à pas tout en prenant un cours : « Note16. Si ce polar doit faire un téléfilm un jour, ou mieux encore une série ("Lieutenant Maussade"), il est indispensable de  mettre un personnage noir ou un handicapé. Ce pourrait être un collègue ou une collègue de Maussade qui apporterait une aide décisive au moment crucial de l'action. Ce pourrait être le commissaire lui-même dans le bureau duquel Maussade viendrait faire son rapport et prendre des ordres. Il serait en fauteuil. Ou alors il serait black. Mais rien n'indique jusqu'ici, que Maussade lui-même n'est pas noir... »

L’humour est au rendez-vous malgré le thème noir comme un polar ce qui rend la lecture très agréable. De plus, des photos couleur émaillent le récit et présentent différents aspects du quartier où se déroule l’intrigue.

Brigitte Aubonnet 
(27/07/16)    



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Lectures




Éditions Dialogues

(Mai 2016)
78 pages - 15 €


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Anquetil tout seul

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