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Malgré la violence du titre, ce roman est un hommage de la narratrice à la beauté de son amant et à son extrême désir de liberté. Le récit d’un amour dont on sait dès le début qu’il a été intense mais n’a duré que neuf mois. Le premier chapitre, intitulé La main courante, se déroule dans un commissariat, signe que la relation entre la narratrice et son amant n’a pas été un long fleuve tranquille. La question « Et vous l’avez rencontré où ? » est le point de départ du récit. Eva, la narratrice, double littéraire de l’auteur, déroule l’écheveau de ses souvenirs en commençant par la rencontre à Paris, dans un bar qui expose les œuvres d’artistes amis. « Adama était assis sur un coffre et dansait ainsi, offrant à la candide que j’étais un spectacle fascinant : je n’ai jamais su danser. Alors danser assis... » « Son visage à la finesse aristocratique, ses yeux sombres étirés vers les tempes, son corps immense à la sveltesse inouïe commençaient juste de hanter mes nuits. « – Quel âge as-tu ? lui demandai-je, entre deux baisers. Eva a cinquante ans et une vie plutôt tranquille avec deux amants d’une trentaine d’années. Avec Adama, elle découvre la passion, l’amour fou. Il a été danseur pour Maurice Béjart, comédien pour Peter Brook, mannequin pour le magazine Vogue, mais n’a jamais cherché l’argent ou la célébrité. La liberté avant tout. Faire ce qu’il aime quand il en a envie. Maintenant, il vit dans un squat à Montreuil avec d’autres Africains, ne perçoit aucune retraite, ne possède rien à part sa carte d’identité et son téléphone portable, il traverse l’existence au gré du plaisir et des rencontres. Eva est fascinée par cet être d’exception d’une élégance et d’une beauté hors du commun. Mais peu à peu, des nuages viennent obscurcir le ciel de leur belle aventure. L’alcool, d’autres femmes... Eva découvre les aspects plus sombres de son bel amant. Il y a des ruptures et des réconciliations. Grandeur et décadence d’une exceptionnelle histoire d’amour. Élise Fontenaille réussit là un livre magnifique, très fort, le récit d’une passion inattendue à laquelle elle se donne corps et âme, allant jusqu’à associer le nom de son amant au sien sur la couverture des livres qu’elle publie pendant cette période. Une ode à l’amour, à la liberté, à l’anticonformisme, à ce que la vie peut offrir de plus intense. Quelle que soit la fin d’une telle folie, rien ne peut jamais effacer le bonheur de l’avoir vécue. Et ce bonheur, l’auteure sait trouver le ton et les mots pour le partager avec ses lecteurs. Serge Cabrol |
Sommaire Lectures Calmann-Lévy (Janvier 2016) 232 pages - 17 €
Bio-bibliographie sur Wikipédia Découvrir sur notre site des romans jeunesse du même auteur : Chasseur d'orages Un koala dans la tête La cérémonie d'hiver L'été à Pékin Le garçon qui volait des avions Le soleil et la mort Pour un carré de chocolat Les trois surs et le dictateur Banksy et moi La cité des filles choisies Eben ou les yeux de la nuit |
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