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Marie-Florence EHRET


Une jeune mère dans la Résistance
Olga Bancic



Vivre en temps de guerre est toujours difficile mais fuir un pays envahi et retrouver la guerre dans le pays d’accueil oblige à un parcours de vie hors du commun. Olga Bancic est née Golda Bancic en 1912 en Moldavie qui va être annexée par la Roumanie quand elle aura six ans. A l’âge de douze ans, elle sera emprisonnée suite à une grève qui a eu lieu dans la fabrique de maroquinerie où elle travaillait. « Juive russe puis juive roumaine, la jeune femme a choisi d’être avant tout communiste. » Elle contribue à créer le Parti Communiste et sera de nouveau emprisonnée : « C’est en prison qu’elle avait tout appris. "À l’université", comme on disait alors ! »

Elle va épouser Pascu, un jeune poète, avec qui elle aura une fille, Dolorès.
Ils vont fuir en France mais la Seconde Guerre mondiale éclate. Très rapidement, Olga s’engage dans la Résistance et rejoint le groupe de FTP immigrés dirigés par Missak Manouchian. Elle fera preuve d’un grand courage toujours remarqué par ses camarades de combat. Malgré des moments de doutes et de découragement, elle n’abandonnera jamais. Elle sera de nouveau emprisonnée et torturée et sera décapitée par les nazis.

Marie-Florence Ehret a écrit un très beau témoignage sur la vie d’Olga Bancic qui ne peut susciter que l’admiration. C’est un formidable encouragement pour que les jeunes et les moins jeunes continuent à combattre pour la liberté et la paix. Des hommes et des femmes sont morts pour un pays qui n’était pas celui où ils étaient nés mais ils ont cru jusqu’à leur mort que ce pouvait être une terre d’égalité, de liberté et de paix : « Enfermée dans ce camion qui les conduit sans doute à la mort, Olga sourit. Elle offre son sourire comme elle l’a fait avant chaque action. Mourir pour la liberté ! Et penser qu’un jour, grâce à elle, grâce à eux, Dolorès vivra dans un monde libéré de tous les fascismes ! »

Il est sûr que ces Résistants ont été souvent étonnés et révoltés par l’attitude de la police française quand elle collaborait avec les nazis.

Malheureusement, soixante-dix ans plus tard les menaces du fascisme, de l’intolérance, de la violence aveugle, des guerres sous diverses formes existent encore. L’ouvrage de Marie-Florence Ehret, comme les autres titres de la collection Résistantes Résistants, est essentiel pour nous rappeler ce qu’il ne faut jamais oublier.  

Très bien documenté, ce texte se lit comme un roman et se termine sur un entretien avec Irma Mico qui a rencontré Olga Bancic et a aussi été communiste et résistante.

Un très bel hommage à toutes ces femmes et à tous ces hommes morts pour que nous vivions libres. Reprendre leur suite pour donner sens à leur combat est essentiel dans le but de défendre cette liberté et cette humanité si souvent malmenées.

Brigitte Aubonnet 
(19/09/15)   



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Jeunesse









Éditions Oskar

168 pages - 11,95 €






Site de l'auteur :
http://mf.ehret.free.fr/



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